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Délit de presse: après la dépénalisation, les journalistes s’interrogent sur leur responsabilité sociale
Publié le vendredi 21 octobre 2016  |  FasoZine
Journée
© aOuaga.com par Séni Dabo
Journée nationale de la liberté de la presse : la responsabilité sociale et le professionnalisme du journaliste en exergue
Jeudi 20 octobre 2016. Ouagadougou. Le Centre national de presse Norbert Zongo célèbre la 18e édition de la Journée nationale de la liberté de la presse placée sous le thème "Au-delà de la dépénalisation des délits de presse ! Responsabilité sociale et professionnalisme du journaliste" à travers plusieurs activités dont un panel sur le thème de la journée




Le Burkina Faso a célébré ce 20 octobre 2016 sa 18e journée nationale de la liberté de la presse. Placée sous le thème : « Au-delà de la dépénalisation des délits de presse ! Responsabilité sociale et professionnalisme du journaliste », cette édition a été lancée officiellement ce jeudi 20 octobre 2016 dans la matinée à Ouagadougou, en présence du ministre en charge de la Communication, Remis Dandjinou, de l’ancien président du Conseil national de la Transition (CNT), Chériff Moumina Sy et des acteurs de la presse nationale. Un panel, animé sur la thématique de la manifestation, est intervenu tout juste après le clap inaugural.

La date du 20 octobre, selon Jean Claude Méda, président du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), initiateur de cette journée, est le symbole de son engagement pour une presse libre, indépendante au service de toute la population. « Cette année nous la commémorons avec une certaine satisfaction parce que nous avons enregistré des avancées au niveau de l’environnement juridique par l’adoption d’un certain nombre de textes qui, pour nous, constituent une fierté», a indiqué M. Méda dans son mot introductif.

L’autre acte de cette cérémonie a été la lecture de la déclaration du 20 octobre prononcée par Guézouma Sanogo, président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB). Dans cette déclaration, les acteurs médiatiques ont salué l’adoption par le CNT en 2015 des cinq nouvelles lois régissant le secteur de l’information, de la communication et de l’accès à l’information.

Pour ces derniers, la dépénalisation partielle des délits de presse et ces nouveaux textes ont été rendus possibles grâce à l’engagement et à la détermination des hommes et femmes de la chaine médiatique. Comme perspectives il a indiqué que des plaidoyers seront menés afin de procéder à une révision à la baisse des amendes liés aux délits de presse et à un renforcement de la liberté de la presse au plan national.

« Le Burkina 1er en Afrique Francophone »

Le ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, a salué pour sa part la portée et le sens de la commémoration de cette journée nationale de la liberté de la presse. « Sa commémoration est de ce fait un devoir de mémoire envers toutes les personnes qui ont consenti des sacrifices pour la défense de la liberté de la presse et celles qui ont perdu la vie dans l’exercice de la profession. Cette journée est également, un moment privilégié pour se rappeler que la liberté de la presse ne peut s’exercer pleinement qu’avec un sens élevé de responsabilité et de respect des règles d’éthique et de déontologie », a laissé entendre le ministre.

Outre cela il a fait savoir que, malgré les insuffisances, la liberté de la presse au niveau national a connu cette année des avancées notables grâce aux efforts de tous les acteurs. En effet, il a révélé que cette année, le « Burkina Faso est classé premier en Afrique francophone en matière de liberté de presse », selon le rapport 2016 de Reporters Sans frontières (RSF). Et pour que cela perdure, il a indiqué que le gouvernera restera toujours engagé auprès des médias dans l’amélioration des conditions de vies et de travail des acteurs.

Le thème de la journée au menu du panel

A la suite du cérémonial, place a été donnée aux trois personnes ressources afin qu’elles décortiquent la thématique de l’édition : «Au-delà de la dépénalisation des délits de presse ! Responsabilité sociale et professionnalisme du journaliste ».

Me Jean Paul Toé, juriste a fait le point sur le contenu des cinq textes adoptés en 2015 : régime juridique de la presse en ligne, radiodiffusion sonore et télévisuelle, presse écrite, publicité et droit à l’accès de l’information. Innovations et limites contenues dans lesdites lois ont été passées au peigne fin par le juriste.

Le deuxième axe est revenu à Me Prosper Farama, qui a analysé le lien entre la dépénalisation et la responsabilité sociale du journaliste. Il a estimé, in fine, qu’au-delà d’une profession, le journalisme est une mission et que celle-ci lui fait obligation de fournir aux citoyens « la possibilité de se forger une opinion sur les différents pans de la vie nationale ». Et pour l’avocat, les limites à cette responsabilité sont à deux niveaux : économique et conformisme.

Le troisième axe du panel a été animé par Touwendenda Zongo, directeur de publication du bimensuel Mutation. Il a livré sa communication sur les amendes des délits de presse et leurs conséquences sur les médias et les entreprises de presses. L’analyse de M. Zongo, après avoir fait la genèse de quelques médias ayant été condamnés à payer des amendes, est sans appel : « toutes ces amendes constituent un boulet aux pieds des entreprises de presse voire un couperet sur leur tête car les médias évoluent dans une précarité et une fragilité hors pair». Les débats avec le public, modérés par Jean Claude Méda, le président du comité de pilotage du CNP-NZ, ont mis fin au panel.

La commémoration de la journée nationale de la liberté de presse a débuté ce mercredi 19 octobre au soir par une soirée d’hommage au journaliste défunt Pierre Dabiré, l’un des co-fondateurs du CNP-NZ décédé en octobre 2015.
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