Ouagadougou - Des chauffeurs de taxis, à l’appel du Syndicat national des taximen et transport urbain du Burkina (SNTTUB), ont organisé jeudi à Ouagadougou, un sit-in pour exiger des autorités, le report de la date d’entrée en vigueur de l’interdiction du gaz butane comme carburant par des taxis au Burkina Faso, prévue le 30 octobre prochain.
A l’occasion, les manifestants ont remis une déclaration aux premières autorités du pays. Ladite déclaration, selon eux, «a trait à la non satisfaction de la demande formulée par les taximen à la suite de la décision prise par les autorités de mettre fin à l’utilisation du gaz par les chauffeurs de taxis».
De l’avis du président du SNTTUB, El Hadj Oumarou Kiéma, les chauffeurs de taxis ne sont pas contre la mesure gouvernementale, mais trouvent que le délai à eux accordé est très court.
«Si le gouvernement maintient la date du 30 octobre, cela va créer des chômeurs, en ce sens que beaucoup de nos militants n’ont pas pu réadapter leurs véhicules», a-t-il indiqué.
M. Kiéma a plaidé pour un accompagnement des taximen pour la transformation des moteurs desdits véhicules en vue de les réadapter au carburant ordinaire.
En d’autres termes, il demande au gouvernement de leur accorder des prêts en vue de supporter le coût de l’opération qui s’élèverait à plus de 500000 FCFA par taxi.
Initialement prévu pour se tenir devant le ministère en charge des Transports, c’est finalement à la Bourse de travail de Ouagadougou qu’a eu lieu le sit-in des taximen.
Néanmoins, des responsables syndicaux ont effectué le déplacement au ministère pour transmettre leurs doléances avant de revenir au lieu du rassemblement.
La Bourse de Travail a été pris d’assaut par des dizaines de taximen mobilisés pour la cause. Là, ils ont scandé des slogans et brandi des pancartes.
Entre autres messages, l’on pouvait lire: «Les Taxis à gaz luttent contre le chômage», «Laissez-nous travailler», «Non à la règlementation d’âge des véhicules à 2 et 3 ans».
C’est en principe le 30 octobre prochain, que les chauffeurs (de taxis) utilisant le gaz butane comme carburant dans leurs véhicules, devraient mettre fin à cette pratique.
La décision a été prise, courant février dernier, par le gouvernement qui dit vouloir mettre fin à «une pratique anormales aux conséquences multiples».
Cette mesure qui devait entrer immédiatement en vigueur, a été reportée à huit mois plus tard, suite à une négociation avec les responsables des syndicats de taximen.
Au Burkina Faso, le phénomène des taxis à gaz a vu le jour depuis 1998, à Bobo-Dioulasso (2e ville et capitale économique), avant toucher Ouagadougou vers les années 2000.
Le phénomène s’est répandu en raison de son avantage économique. En effet, selon les utilisateurs de ce genre de véhicules, l’utilisation du gaz butane (subventionné depuis une dizaine d’années par l’Etat en vue de freiner l’avancée du désert, ndlr) comme carburant est plus économique que l’emploi du carburant ordinaire.
Selon les responsables syndicaux des taximen, de nos jours, l’on évalue à environ 2 000, le nombre de taxis utilisant le gaz butane, dont environ 1 000 dans la seule ville de Ouagadougou.
Agence d’information du Burkina
ak/taa