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AN: les députés accueillent un PNDES "ambitieux et audacieux"
Publié le vendredi 21 octobre 2016  |  Sidwaya
Assemblée
© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Assemblée nationale : ouverture de la 2e session ordinaire de 2016
Mercredi 28 septembre 2016. Ouagadougou. L`Assemblée nationale a ouvert sa 2e session ordinaire de l`année 2016 qui sera principalement consacrée à l`examen du projet de budget de l`Etat, gestion 2017. Photo : Salif Diallo, président de l`Assemblée nationale




La présentation du Plan national de développement économique et social, le mercredi 19 octobre 2016, à l’hémicycle, a donné lieu à de nombreuses réactions des députés. Le nouveau référentiel du gouvernement a été globalement bien reçu par les élus nationaux.


Comment faire pour mobiliser et absorber effectivement une manne financière de plus de 15 mille milliards nécessaires à la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) quand l’on sait que plusieurs dizaines de milliards de crédits alloués à des secteurs, ont été annulés ? C’est l’une des principales questions posées à la ministre en charge de l’économie et des finances à l’issue de l’exercice de présentation du PNDES, dans la soirée du 19 octobre. Les députés de l’opposition parlementaire, manifestement préoccupés par l’absence du Premier ministre à la séance, ont également reproché au PNDES d’avoir été conçu suivant une approche « top-down », c’est-à-dire de haut en bas. Ce qui sous-entend, selon eux, que les Burkinabé n’auraient pas été associés au départ à l’élaboration du document. L’hémicycle a été aussi très attentif au plaidoyer mené par le député Michel Ouédraogo pour la prise en compte, par les économistes, du secteur de la culture et des médias comme un secteur économique viable à part entière. Du côté de la majorité parlementaire, c’est essentiellement des félicitations que la ministre des Finances et son staff ont récoltées pour avoir notamment osé y inscrire des questions tabou à l’image de la maîtrise de la croissance démographique annuelle afin qu’elle soit ramenée à 2,7% en 2020 contre plus de 3% actuellement. En réponse aux questions qui lui ont été adressées, Rosine Coulibaly a été sibylline à propos de l’absence du Premier ministre. « Si le Premier ministre n’est pas là, c’est tout simplement parce qu’il n’a pas été invité. Mais si votre ministre en charge du développement n’est pas outillée pour répondre à vos préoccupations, le Premier ministre viendra vous en parler », a-t-elle déclaré, un brin d’agacement, sous les applaudissements de la majorité parlementaire.

Revoir le monopole de la SONABEL

Elle a eu une réponse similaire à l’endroit de ceux qui semblent mettre en doute la qualité du document du PNDES sans le dire expressément. « Nous avons eu une bonne équipe qui a travaillé sur le document. Il a été apprécié par des experts à Washington où j’ai conduit une mission. Il ne faut pas en rougir si c’est bon », a-t-elle détaillé. A propos des risques d’endettement et la non prise en compte supposée de la contribution des burkinabé de la diaspora, la ministre a souligné que le besoin de financement du PNDES s’élève à plus de 15 mille milliards de F CFA et que la contribution des burkinabé de l’étranger se fera à travers les 94 projets identifiés pour être exécutés en Partenariat public-privé (PPP). Sur le rôle de la culture et des medias, Rosine Coulibaly a été « d’accord à 200% » avec le député Michel Ouédraogo sur la nécessité d’accorder une place prépondérante à ce pan important de l’économie, dans les projets de développement. Avant de clôturer la séance, le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, a relevé « de très bonnes remarques » des députés sur le PNDES. « Je félicite le gouvernement pour l’ambition, l’audace qu’il a eue car depuis 1960, aucun budget de l’Etat n’a consacré plus de 300 milliards à des investissements. Même le Chef de file de l’opposition avec qui nous avons souvent des discussions reconnaît que le PNDES est conséquent », a déclaré le président du parlement. Il a, néanmoins indiqué que la question de l’environnement va au-delà des plantations d’arbres en rappelant que le pays perd environ 1,5 million d’hectares de terre arables annuellement sur 30 millions d’hectares au total. En matière d’approvisionnement en énergie, M. Diallo propose de revoir le monopole de la SONABEL pour permettre aux promoteurs privés de fournir de l’électricité en quantité suffisante. Aussi la mobilisation populaire lui paraît-il une des conditions de la réussite de la mise en œuvre du PNDES et il y a « des efforts à faire au niveau sécuritaire ». Sa seule critique majeure a porté sur la démarche suivie par le gouvernement car, selon lui, il devrait «passer par l’Assemblée nationale avant d’entreprendre la vulgarisation du PNDES ». « Mais il n’est pas tard. Après la table ronde de Paris, il faut revenir avec des projets sectoriels », a conclu Salif Diallo.

Mahamadi TIEGNA
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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