Des chauffeurs de taxis, à l’appel du Syndicat national des taximen et transport urbain du Burkina (SNTTUB), ont organisé jeudi à Ouagadougou, un sit-in pour exiger des autorités le report de la date d’entrée en vigueur de l’interdiction du gaz butane comme carburant au Burkina Faso, a constaté APA dans la capitale burkinabè.
Les manifestants ont remis une déclaration aux autorités du pays dans laquelle ils déplorent « la non satisfaction de la demande formulée par les taximen à la suite de la décision prise par les autorités de mettre fin à l’utilisation du gaz par les chauffeurs de taxis».
De l’avis du président du SNTTUB, El Hadj Oumarou Kiéma, les chauffeurs de taxis ne sont pas contre la mesure gouvernementale mais trouvent que le délai à eux accordé est très court.
«Si le gouvernement maintient la date du 30 octobre, cela va créer des chômeurs, en ce sens que beaucoup de nos militants n’ont pas pu réadapter leurs véhicules», a-t-il indiqué.
M. Kiéma a plaidé pour que l’on repousse le délai d’entrée en vigueur de la mesure à l’année 2017.
Il a aussi souhaité un accompagnement des taximen pour la transformation des moteurs desdits véhicules en vue de les réadapter au carburant ordinaire.
En d’autres termes, il demande au gouvernement de leur accorder des prêts en vue de supporter le coût de l’opération qui s’élèverait à plus de 500.000 FCFA.
Initialement prévu pour se tenir devant le ministère en charge des Transports, c’est finalement à la Bourse de travail de Ouagadougou qu’a eu lieu le sit-in des taximen.
Néanmoins les quelques responsables syndicaux ont effectué le déplacement au ministre en vue de transmettre leurs doléances aux autorités de tutelle, avant de revenir au lieu de rassemblement.
La Bourse de Travail a été prise d’assaut par des dizaines de taximen mobilisés pour la cause, scandant des slogans et brandissant des pancartes.
Sur d'autres pancartes l’on pouvait lire: «Les Taxis à gaz luttent contre le chômage», «Laissez-nous travailler», «Non à la règlementation d’âge des véhicules à 2 et 3 ans».
C’est en principe le 30 octobre prochain que les chauffeurs utilisant le gaz butane comme carburant dans leurs véhicules devraient mettre fin à cette pratique.
La décision a été prise courant février dernier par le gouvernement qui dit vouloir mettre fin à «une pratique anormales aux conséquences multiples».
Cette mesure qui devait entrer immédiatement en vigueur, à été reportée à huit mois plus tard suite à une négociation avec les responsables des syndicats de taximen.
Au Burkina Faso, le phénomène des taxis à gaz a vu le jour depuis 1998 à Bobo-Dioulasso (2e ville et capitale économique), avant de toucher Ouagadougou vers les années 2000.
Le phénomène s’est répandu en raison de l’aspect économique. En effet, selon les utilisateurs de ce genre de véhicules, l’utilisation du gaz butane comme carburant est plus économique que le carburant ordinaire.
Selon les responsables syndicaux des taximen, de nos jours l’on évalue à environ 2000 le nombre de taxis utilisant le gaz butane dont environ 600 dans la seule ville de Ouagadougou.
ALK/od/APA