Le mardi 18 octobre 2016, des bandits armés lourdement de fusils de guerre ont attaqué le village de Kerboulé à une soixantaine de kilomètres de Djibo dans la province du Soum. Au nombre de huit (08), ils ont tiré sur les populations, occasionnant 04 morts soit un kolgwéogo, un forgeron et deux orpailleurs.
Kerboulé est un site d’orpaillage de la commune de Nassoumbou à environ une soixantaine de kilomètres de Djibo et à une dizaine de la frontière malienne. C’est aux environs de 16h 20 mn que des individus, au nombre de huit, enturbannés, armés de fusils automatiques et juchés sur des motos y ont fait irruption en tirant à tout vent.
Les populations, apeurées, couraient dans tous les sens. Certains se sont vite barricadés dans leurs boutiques de peur d’être des victimes collatérales ; d’autres se sont retranchés dans les buissons. Ils s’aventuraient dans les ruelles du village en tirant sans cesse.
Selon Seogo Hamadi, le chef kolgwéogo de Yalgo qui a eu la vie sauve, car il était absent au moment des faits, la cible des bandits était les kolgwéogo : « Les bandits sont venus du Mali avec du renfort pour venger leurs frères arrêtés et remis à la police », a-t-il affirmé. Avant d’ajouter que : « Les kolgwéogo ont été intimés de quitter les lieux le matin même de l’attaque par les autorités », a-t-il ajouté.
Pour Porgo Djibi, représentant des kolgwéogo du village, les bandits sont arrivés et ont foncé directement sur les lieux où les kolgwéogo avaient leur base tout en tirant. Le seul Kolgwéogo qui était sur les lieux, un vieux malade, qui n’a donc pu suivre les autres, s’est enfui pour se retrancher dans les buissons, mais ils l’ont rattrapé pour l’exécuter à bout portant. Les deux jeunes orpailleurs ont été confondus aux kolgwéogo et sommairement abattus.
Quant à Boureima Kindo, un orpailleur, il dit avoir eu la peur de sa vie. « J’ai vu les bandits arriver dans le village sur des motos, certains étaient habillés en treillis militaire. A leur arrivée, j’ai voulu m’approcher, croyant que c’était des militaires de chez nous. C’est à ce moment qu’ils ont commencé à tirer en l’air. Mais avant ils ont conversé en langue peul, et je n’ai pas bien saisi ce qu’ils se disaient», a-t-il confié.
Pour lui, ce sont les bandits qui ont fui le village à l’arrivée des groupes d’autodéfense venus de Boulsa qui sont revenus renforcés du Mali. «Il y a de cela quelques jours ils sont venus nous prévenir qu’ils allaient revenir nous chasser du site d’orpaillage, et le jour est arrivé », a-t-il indiqué. Le haut-commissaire, Mohamed Dah, qui a assisté à l’inhumation des corps, a présenté ses condoléances à la population et l’invitée à plus de vigilance.
Harouna Abdoulaye Nass