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Yacouba Ouédraogo, nouveau DG du CENOU: « Nulle part, l’ASCE/LC ne m’a épinglé »
Publié le jeudi 20 octobre 2016  |  Le Pays
Yacouba
© Le Pays par DR
Yacouba Ouédraogo, nouveau DG du CENOU




Il a été nommé en Conseil des ministres au cours de sa séance ordinaire du 12 octobre 2016. Mais peu avant cette date, nous avions appris qu’il avait maille à partir avec la Justice et qu’il aurait même tenté de fuir le pays, après avoir encaissé illégalement de l’argent d’une location de bâtiment public. Lui, c’est Yacouba Ouédraogo, ancien directeur régional du Centre national des œuvres universitaires (CENOU). Aujourd’hui, il a été promu au poste de Directeur général du CENOU. Selon lui, c’est certainement pour cette raison que, d’ailleurs, des affirmations « mensongères » et « calomnieuses » ont été formulées à son encontre. Nous l’avons rencontré le 19 octobre 2016 à Ouagadougou et il est revenu sur toutes les accusations portées contre lui. Lisez !

« Le Pays » : Vous avez été récemment nommé directeur général du CENOU. Peut-on savoir pourquoi vous n’avez pas été installé depuis?

Yacouba Ouédraogo : Je ne pourrai pas vous dire exactement pourquoi. Parce que la passation avait été prévue pour le lundi dernier. Au dernier moment, j’ai appris que la passation a été reportée. Donc, pour le moment, je n’ai pas d’autres informations. Donc, j’attends toujours.

Il vous est reproché d’avoir mis en location un bâtiment du CENOU et d’avoir empoché l’argent de cette location. Qu’en est-il exactement ?

J’avoue que ce sont des affirmations qui ne sont pas exactes. Je considère cela comme étant de la diffamation et un acharnement sur ma personne. Le bâtiment n’a jamais été loué. Aucun sou n’a été encaissé ni par ma personne, ni par mes services. Nous avons été approchés par Mme Karama, promotrice du tournoi de football féminin. A l’occasion de ce tournoi, elle devait héberger des joueuses au Stade du 4-Août, mais le stade était occupé par la gendarmerie nationale. C’est ainsi qu’elle nous a approchés. Parce qu’entre nous et le ministère en charge des Sports, il y a une entente. Nous avons l’habitude d’héberger ses sportifs pendant les vacances pour les préparatifs des compétitions internationales. C’est une pratique que j’ai trouvée. Cela dit, lorsque nous avons été approchés par dame Karama, on était déjà à J-1 du début du tournoi. En son temps, je lui ai fait savoir que je n’avais pas l’habitude de traiter avec des particuliers. Mais comme c’était l’Office de gestion des infrastructures sportives (OGIS) qui l’envoyait, j’ai dit que j’allais l’écouter. C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés à mon bureau, en présence de mes services. En présence de tous, elle a exposé son problème. Je lui ai répondu qu’on ne disposait pas de locaux à même de pouvoir héberger les joueuses, car les cités étaient délabrées. Elle m’a dit, à ce moment, qu’elle allait prendre l’engagement de faire toutes les réparations possibles que je savais d’ailleurs énormes. En tant que directeur régional du CENOU, nous n’avons jamais pu faire toutes les réparations, faute de moyens. Les étudiants peuvent témoigner de cet état de fait. Mais, pour cette fois, la dame a tenu sa promesse et vous pouvez faire un tour à la cité de Larlé pour voir le travail qui a été fait. Et c’était la condition que j’avais posée quand elle était venue me voir. C’est-à-dire, réfectionner la cité. C’est tout ce qui s’est passé.

Combien ont coûté les réparations ?

Je ne sais pas combien cela a coûté mais, en tant qu’habitué des lieux, je sais quand même qu’un grand travail y a été abattu.

« J’ai déposé plainte pour accusation mensongère »

Il vous est reproché également d’avoir tenté de quitter le territoire national sans l’autorisation de votre hiérarchie. Quels commentaires avez-vous à faire par rapport à cette affirmation ?

C’est ridicule. On m’a appelé pour m’annoncer un décès et suite à cela, j’ai déposé une demande d’autorisation d’absence en bonne et due forme le 3 octobre dernier. Le lendemain, soit le 4 octobre, j’ai pris la route pour Bobo-Dioulasso. Arrivé à Sabou, j’ai été arrêté par la gendarmerie qui m’a fait savoir qu’elle a reçu l’instruction de ne pas me laisser continuer. J’y suis resté de 11h à 19h. A partir de 19h, j’ai été reconduit à la brigade de recherches de Ouagadougou où j’ai passé la nuit. Le matin à 8h, on m’a auditionné et on m’a informé que mon DG avait déposé une plainte contre moi portant sur deux points. D’abord, que j’ai voyagé sans autorisation alors qu’il m’aurait écrit me demandant de ne pas partir. Ensuite, que j’aurais loué un bâtiment et perçu de l’argent. Donc, c’est pour cela que je suis en fuite pour franchir la frontière. J’ai dit que tout cela était inexact. Sans détours, j’ai fait savoir que c’était de la machination. Pour le premier point, la lettre qu’il prétend m’avoir envoyée, je ne l’ai jamais reçue. C’est lorsque je suis revenu que je l’ai trouvée sur la table de ma secrétaire. Pour le second point, j’ai répondu que le bâtiment n’avait jamais été loué. Nous avons seulement résolu un problème d’envergure nationale. Le tournoi qui devait être organisé est un tournoi connu. Ils sont venus nous voir et nous leur avons posé comme conditions, l’entière réparation de la cité.

Mais quid du rapport de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) qui vous aurait épinglé ?

Encore une fois, c’est de la délation. Le rapport de l’ASCE/LC est disponible et je n’ai été épinglé nulle part dans ce rapport. Et laissez-moi vous dire que lorsque la commission passait, j’avais un an de fonction. Pourtant, les enquêtes ont concerné des périodes qui remontent à peut-être même 10 ans de gestion. Les dettes de la direction générale n’émanent pas de moi. Ce sont des dettes que j’ai trouvées. Nulle part, l’ASCE/LC ne m’a épinglé. Ceux qui ont été épinglés, ont été sanctionnés et vous pouvez vérifier cela. C’est clair et net.

Quels sont les rapports que vous entretenez avec l’ancien Directeur général du CENOU, parce qu’on a l’impression que le torchon brûle entre vous ?

Franchement, je ne comprends pas. Je ne suis pas responsable des manifestations des étudiants sur le terrain. Lors de la crise qui a concerné le restaurant central, j’étais en première ligne et les gens ont vu ce que j’ai fait. Je suis étonné aujourd’hui d’être traité de tous les noms d’oiseaux. On m’accuse de tous les péchés. Je trouve que ce n’est pas honnête et cela est injuste.

Serait-ce votre nomination pour le remplacer qui a occasionné tout cela ?

J’en ai l’impression. La rumeur a dû circuler par rapport à ma nomination et depuis ce temps, ce sont des sorties médiatiques intenables avec à la clé des dénigrements à tout vent. Même le vulgaire bandit n’est pas traité de cette façon. Tout est basé sur le faux. Dans tous les cas, la gendarmerie nous a auditionnés et les gens peuvent chercher la vérité auprès de cette institution ou auprès du procureur du Faso pour savoir si quelque chose m’est reproché.

Vous avez déposé une plainte contre l’ancien directeur général du CENOU. Où en êtes-vous de nos jours ?

J’ai déposé la plainte pour accusation mensongère, calomnieuse et pour diffamation. J’attends que justice soit rendue et que la vérité puisse être connue par l’opinion nationale et internationale.

Maintenant que vous êtes promu directeur général du CENOU, que comptez-vous faire pour relever les défis qui se présenteront à vous ?

Il s’agira de mettre à plat un certain nombre de choses et de discuter avec les étudiants. Cela, dans le but de prendre en compte leurs revendications en tenant compte de la modicité des moyens dont nous disposons. Tout le monde sait que l’Etat n’a pas de moyens. Mais je reste convaincu qu’en échangeant avec les étudiants, ils comprendront certaines choses. Ainsi, nous arriverons à relever ensemble tous les défis à nous posés.

Propos retranscrits par Adama SIGUE
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