"Quand la CODER veut « acter » la réconciliation et « remettre » le peuple burkinabè au travail." Tel est le titre initial de la réaction ci-dessous du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir) relative à la création de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER).
Oui à la réconciliation, mais vérité et justice d’abord ! Le théâtre auquel on a assisté la semaine dernière annonçant la création de cette nébuleuse à Ouagadougou rappelle étrangement le Front républicain créé pour aider Blaise Compaoré à demeurer président à vie. Cette CODER n’est plus ou moins que la nouvelle appellation de ce front alimentaire avec les mêmes acteurs renforcé cette fois-ci par Ablassé Ouédraogo qui a trouvé une autre tribune pour s’exprimer. Ce n’est pas étonnant de le voir présider le comité exécutif de ce regroupement composé d’acteurs ayant chacun quelque chose à se reprocher dans la grave crise que le Burkina a connue suite à l’entêtement de l’ancien pouvoir à défier le peuple burkinabè dans sa quête de liberté et de démocratie. Au lieu de tirer les leçons de ces errements qui ont endeuillé de nombreuses familles, ne les voilà-t-il pas sous une autre forme poursuivant les mêmes objectifs en réalité, demandant qu’on passe par pertes et profits les victimes et tous les problèmes générés par leur boulimie du pouvoir. La vérité et la justice sont des préalables à la réconciliation que tout le monde appelle de ses vœux. Une structure chargée de cette question existe déjà sur recommandation de la Transition. C’est le Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité Nationale.
« Remettre » le peuple burkinabè au travail. La CODER est-elle au sérieux ? De quel travail s’agit-il ? Exécuter le programme pour lequel RMCK (NDLR : Roch Marc Christian Kaboré) a été élu ? Avec un gouvernement d’union nationale (avec des postes pour la CODER) ? Vraiment, il faut arrêter de divertir le peuple qui a fait un choix clair et nous ne sommes pas en crise de légalité et de légitimité.
A moins que la CODER anticipe déjà sur un pourrissement de la situation que les nostalgiques de l’ancien régime travaillent à créer. Le Burkina post insurrection ne saurait accepter la restauration de l’ordre ancien. Par conséquent, nous ne devons jamais baisser la garde, bien au contraire, pour contrer les plans machiavéliques ourdis pour déstabiliser les institutions. Nous sommes sur la bonne voie et nous n’allons pas accepter un seul instant une remise en cause des acquis de l’insurrection. Ce que demandent les vaillantes populations décidées à rester maîtresses de leur avenir, c’est la sérénité pour poursuivre avec détermination les vastes chantiers de développement.
Le Secrétaire à l’Information et à la Communication du MPP
N.B : la titraille est du site