Ouagadougou - Près de 40% des décisions de justices rendues au Burkina Faso ne sont pas rédigées, a affirmé lundi, le nouvel ambassadeur de France accrédité au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes, a-t-on constaté.
M. Lapeyre de Cabanes a notamment indexé les décisions de justice verbales comme l’une des principales causes de la rupture de confiance entre la justice et le justiciable.
Le diplomate français qui a déposé ses valises le 27 septembre 2016 au Burkina Faso, s’exprimait à l’ouverture d’un atelier de formation sur le management des juridictions au profit de certains acteurs de la justice.
«Comment le justiciable pourra-t-il se prévaloir d’une décision de justice qui ne lui a pas été fournie ? Comment pourra-t-il faire confiance en la justice ? », s’est-il demandé, avant d’ajouter que le Burkina Faso a demandé le concours de son pays pour relever ces insuffisances.
Quant au ministre en charge de la Justice, René Bagoro, il a précisé que les problèmes majeurs de la justice burkinabè sont «l’insuffisance de collaboration au sein des juridictions, le mauvais accueil des justiciables, les lenteurs dans le traitement des affaires, les lenteurs dans la rédaction des décisions de justice ou leur non rédaction et la rupture de la confiance entre justice et justiciable».
M. Bagoro a pour ce faire, invité les acteurs de la justice à « s’investir pour la restauration de la confiance entre la justice et justiciable, à travers l’amélioration du fonctionnement des juridictions »
Le premier responsable du département de la justice a par ailleurs souhaité des échanges sur les méthodes et pratiques de gestion des juridictions afin d’harmoniser les vues, les méthodes tout en les appelant à retenir également les règles et bonne pratiques managériales.
La Formation sur le management des juridictions qui se déroulera en deux sessions, à savoir du 17 au 18 octobre à Ouagadougou et du 20 au 21 octobre à Bobo-Dioulasso, sera assuré par des experts français et Burkinabè.
Elle réunira près de 115 participants, composés essentiellement de présidents et vices présidents, de procureurs et de greffiers en chefs de toutes les cours d’appel et de tous les tribunaux du Burkina Faso.
Agence d’Information du Burkina
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