Quatre membres du gouvernement de Paul Kaba Thiéba dont Smaïla Ouédraogo de la Santé, Jean-Martin Coulibaly de l’Education, étaient à l’hémicycle, le vendredi 14 octobre 2016. Ils sont venus répondre à des questions orales d’actualité adressées à l’exécutif par les députés.
La représentation nationale a consacré entièrement sa plénière du vendredi 14 octobre 2016, au gouvernement pour apporter des réponses aux préoccupations des députés. L’exécutif était représenté par les ministres de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA), Jean-Martin Coulibally, de la Santé, Smaïla Ouédraogo, de la Fonction publique, du Travail et de la sécurité sociale, Clément Pengwendé Sawadogo, et enfin Filiga Michel Sawadogo de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et de l’innovation. A l’ordre du jour, onze questions d’actualité, huit questions orales dont quatre avec débats. Les questions d’actualité portaient essentiellement sur les difficultés de démarrage auxquelles les acteurs de l’éducation sont confrontés depuis, notamment, le transfert des enseignants du post-primaire, l’organigramme du MENA vivement contesté par les agents qui multiplient les manifestations. Interpellé, le ministre Jean Martin Coulibally a, d’emblée, reconnu que les difficultés relevées par les députés sont effectivement vécues sur le terrain. Mais le gouvernement, a-t-il rassuré, à travers le MENA s’attelle à les résoudre progressivement. Concernant le transfert des agents consécutif à la fusion du primaire avec le post-primaire, le ministre a confié que son département, à lui seul, concentre plus de la moitié des fonctionnaires burkinabè. D’où les lenteurs dans le reversement qui est toujours en cours sur le plan administratif alors que sur le terrain, les agents sont déjà à leurs postes. Cela fait des gorges chaudes chez ces agents qui ne voient pas encore l’incidence financière de certaines opérations comme la loi 081. Sur l’organigramme, Jean-Martin Coulibally s’est voulu clair et précis : «L’organigramme est un instrument de travail et ne saurait remettre en cause les objectifs d’une politique comme celle de l’éducation. Nous avons mis donc un comité regroupant l’ensemble des acteurs afin de nous proposer un autre plus consensuel».
Les nouveaux statuts, comme solution
A cette plénière, la crise à la CAMEG a refait surface avec cette question d’un député au ministre de la Ssanté : Quelle solution préconisez-vous pour résoudre la crise à la CAMEG qui n’a que trop duré? A la «barre», le ministre de la Santé a ténu à faire la genèse de cette crise qui a longtemps défrayé la chronique. Ainsi, de la création de la Centrale, à la solution envisagée en passant par la gestion des finances, Smaïla Ouédraogo n’a rien laissé qui puisse, selon lui, contribuer à la compréhension des parlementaires. Créée le 21mai 1992, la CAMEG, foi du ministre de la Santé n’a jamais fait l’objet de contrôle dans sa gestion et la crise actuelle est née de sa volonté de faire changer les choses. Aussi, a-t-il laissé entendre, avec ses statuts et son mécanisme de fonctionnement actuels, la CAMEG ne peut permettre d’assurer la gratuité des soins aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes décidée par le gouvernement burkinabè. Sur les décisions de justice, Dr Ouédraogo a confié qu’aucune d’entre elles n’a été rendue en faveur du camp adverse, à savoir celui du Dr Jean Chrysostome Kadeba et de Bocar Kaouyaé. Comme solution envisagée, Smaïla Ouedraogo dit avoir déjà mis en place avec la participation de tous les partenaires de la CAMEG, une commission en vue de proposer des nouveaux statuts devant régir la boîte. « Je suis déterminé à lever les lièvres et à les poursuivre », a-t-il martelé. Le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, à la suite de l’intervention du ministre de la Santé l’a encouragé à «démanteler cette nébuleuse qui a étendu ses tentacules jusqu’où vous n’imaginez pas». Et d’ajouter : «ce n’est pas à un lièvre que vous avez affaire, mais plutôt une meute d’hyènes», a-t-il déclaré.
L’absentéisme et l’abandon des postes dans l’administration publique burkinabè a été une autre préoccupation sur laquelle les députés ont interpellé le Premier ministre Paul Kaba Thiéba. Ce dernier s’est fait représenté par son ministre en charge de la Fonction publique Clément Pengwendé Sawadogo. «Le phénomène ressemble à un serpent de mer», a-t-il dit, révélant du même coup la complexité de la question. Dans un premier temps, le ministre Sawadogo a rappelé toutes les dispositions et les sanctions prévues à l’encontre des agents publics de l’Etat indélicats. Lesquelles dispositions vont de la retenue sur la rémunération aux sanctions disciplinaires. Pour les parlementaires, la recherche de solutions doit absolument passer par la dépolitisation de l’administration et le recours à la méritocratie comme voie d’accès aux postes de responsabilité, au détriment du népotisme. Aussi, les patrons doivent-ils être rigoureux avec eux-mêmes, car, «un responsable qui a disparu pour réapparaître quand il veut ne peut rien reprocher à ses agents». Quant au quatrième membre du gouvernement, Filiga Michel Sawadogo, il a été saisi sur la question de la gestion des flux d’étudiants burkinabè venant de la diaspora ivoirienne. Surtout que nos universités éprouvent déjà du mal à absorber les bacheliers sur place.
Beyon Romain NEBIE
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