Ouagadougou - Des partenaires techniques et financiers, au nombre desquels, la France, les Etats-Unis et l’Union européenne, se sont inquiétés vendredi, de la persistance de la crise qui secoue la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques et Consommables Médicaux (CAMEG), depuis quatre mois.
«La France, l’OMS, l’UNICEF et l’Union européenne en tant que membres fondateurs de la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels Génériques et Consommables Médicaux (CAMEG), avec les Etats-Unis d’Amérique, chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur de la santé au Burkina Faso, expriment leur grande préoccupation au regard de la crise qui perdure à la CAMEG», renseigne un communiqué en date du 14 octobre 2015, publié samedi par lefaso.net.
Ces PTF qui se sont également «engagés à chercher avec l’Etat burkinabè une solution rapide, et ceci en concertation avec les différentes parties prenantes», «prendront part aux travaux de la commission de réflexion sur les statuts de la CAMEG, afin de contribuer à la continuité et à la performance du système d’approvisionnement en médicaments essentiels au Burkina Faso», poursuit le communiqué.
La crise que traverse la CAMEG depuis mai, découle du renouvellement du contrat du DG, Jean Chrysostome Kadéba par le Conseil d’administration (seule instance habilitée à le faire), au grand dam du ministre de la Santé, Smaïla Ouédraogo.
En dépit des condamnations tous azimuts de l’attitude de M. Ouédraogo et des décisions de justice, suspendant, entre autres, la nomination d’un autre DG et la création d’une ‘’nouvelle CAMEG’’, la crise perdure, laissant craindre une rupture du médicament, du fait du monopole de la CAMEG dans le domaine.
Les informations collectées au niveau des formations sanitaires, indiqueraient une augmentation du nombre de structures connaissant des difficultés d’approvisionnement en produits de santé, a indiqué le 7 octobre dernier, la Direction générale de la pharmacie, du médicament et des laboratoires (DGPML).
Toutefois, elle a assuré que «des mesures conservatoires ont été prises» pour juguler cette situation qui ne concernerait pas «les intrants utilisés par les programmes prioritaires de santé».
Hier vendredi 14 octobre 2016, devant le Parlement, le ministre Ouédraogo a assuré qu’il ne menait pas «une bagarre personnelle», mais «plutôt, une lutte pour défendre les intérêts supérieurs de la CAMEG, maillon essentiel du système de santé et donc pour l’atteinte de la mission du Ministère de la santé».
Rappelons qu’entre 1993 et 2015, les limogeages irréguliers des trois DG qui se sont succédés à la tête de la CAMEG, depuis sa création, ont coûté à la structure plus de 145 millions de FCFA.
Agence d’Information du Burkina