Le Burkina présente des "signaux de plus en plus évidents d’un malaise social" après neuf mois de gouvernance des nouvelles autorités post-transition installées à l'issue des élections couplées présidentielle/législatives du 29 novembre 2015, selon le porte-parole de la Convergence pour la Démocratie sociale (CDS) Ernest Compaoré, face à la presse à samedi à Ouagadougou.
"Au sommet de l’Etat, nous observons comme une sorte de malaise lié sans doute à un souci de positionnement et de maîtrise des ressorts essentiels du pouvoir du triumvirat", a déclaré M. Compaoré pour qui cela donne une "impression de désintérêt à l’égard des questions cruciales à régler".
Le Burkina "est actuellement dans une situation de blocage et vit des moments qui sont lourds de présages qui n’annoncent rien de bon et qui ne prédisposent pas à l’autosatisfaction", a-t-il insisté tout en soulignant que le Faso est à la "croisée des chemins".
Pour la CDS, la relance économique tout comme la réconciliation nationale qui sont d’une "nécessité urgente doivent se faire sans attendre", a-t-il poursuivi, annonçant que dans cette dynamique, son parti allait convoquer de façon imminente un congrès extraordinaire dont la date n’a pas été précisée pour sa restructuration.
La CDS envisage, également, engager incessamment des consultations avec les "autres formations politiques et tous ceux qui étaient en touche parce que déçus, pour une réflexion approfondie sur l’état des lieux et sur les orientations à prendre, pour l’intérêt supérieur de la nation".
La Convergence se réclame un parti de masse dont l’objectif fondamental est d’édifier une nation fondée sur l’organisation démocratique de la société au sein de laquelle seront exclues les inégalités, une nation libre et prospère, intégrée dans les Etats Unis d’Afrique en cours d’édification.
Depuis la victoire du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) à l’élection présidentielle du 29 novembre 2015, le Burkina vit au rythme de la fronde sociale qui se caractérise par des manifestations diverses des travailleurs dont des grèves et sit-in pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail.
Fin octobre 2014, des manifestations violentes ayant fait au moins une trentaine de morts et plus de 600 blessés ont contraint le président Blaise Compaoré à démissionner et s’exiler à Abidjan en Côte d’Ivoire.
BBO