Ouagadougou-Des influentes personnalités tels que des promoteurs immobiliers, des hommes politiques et des fonctionnaires, se sont taillées illégalement des milliers de parcelles, en spoliant des populations défavorisées, révèle une enquête publiée jeudi par le parlement burkinabè.
La commission d’enquête parlementaire sur le foncier urbain au Burkina Faso a décelé plus de 105 000 parcelles, illégalement acquises entre 1995 et 2015 dans 15 communes urbaines du pays.
Selon le président de la commission, Boureima Barry, l’ex président Blaise Compaoré et son frère cadet François Compaoré, se sont octroyés respectivement, 113 et 22 parcelles dans la seule commune de Ziniaré.
Alizèta Gando Ouédraogo, la belle-mère de François Compaoré, à travers ses trois sociétés immobilières, a acquis dans des conditions condamnables, près de 68000 parcelles à Ouaga 2000, à Yagma et à Nioko 2.
Boureima Barry a expliqué qu’en violation de la loi, Mme Ouédraogo a payé dans les années 2000, auprès de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains, 170 parcelles dont le mètre carré a été évalué à la modique somme de 2500FCFA.
Il a ajouté que ces parcelles qui devraient être aménagées en villas, se revendent de nos jours à 70. 000 FCFA le mètre carré.
Outre ses manquements, Mme Ouédraogo et plusieurs autres prestataires dont Julien Wendpanpa et Abdoul Services, doivent plus de 16 milliards de taxes et de droits à l’Etat burkinabè, a indiqué M. Barry.
La Société immobilière SOCOGIB (appartenant à Alizèta Ouédraogo) a également mis à la disposition spécifique de l’ex maire Pascal Tiga Ouédraogo, 500 parcelles.
Selon les enquêteurs, dans l’arrondissement de Boulmiougou (Ouagadougou), l’ex maire Séraphine Ouédraogo s’est attribuée à elle seule 2000 parcelles, en dehors de toute commission d’attribution.
L’ex maire Zacharia Ouédraogo a quant lui, revendu 118 parcelles à usage commerciale, pour 20 millions de FCFA chacune.
A Bobo-Dioulasso (ouest), l’ex directeur régional de l’Urbanisme Ousseni Zoromé et son chef de service, Arouna Bonsa, se sont partagés 535 parcelles en procédant à des morcellements irréguliers d’espaces verts.
L’ex maire central qui n’est pas censé attribué de terrains parce qu’il ne dispose pas de territoire à lotir, Salia Sanou a pourtant attribué 500 parcelles.
A Kongoussi (centre-nord), l’actuel maire Daouda N. Zoromé, le receveur des domaines Pierre Koara et le directeur régional de l’Urbanisme Justin Yaméogo se sont partagés 20 réserves, avec leurs enfants, épouses et amis.
A Kaya (centre-nord), des membres de la commission d’attribution au niveau de la cité des Forces vives, se sont partagés 78 parcelles, sans d’autres formes de procédures.
Dans la commune de Titao, l’ex maire Boukari Jacques Nyampas’est taillé 40 parcelles.
Selon Boureima Barry, il a également administré 298 parcelles dans la zone de 0uaga 2000. «Sur instruction verbale» du président Compaoré, il s’est permis de distribuer ces parcelles à des libanais, à des amis du président ou à ses amis.
Au regard de tous ces manquements, le parlement burkinabè a autorisé ce même jeudi, le retrait des parcelles illégalement acquises au profit des populations spoliées et de l’Etat.
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