Au cours de leur session plénière du mardi 11 octobre 2016, à Ouagadougou, les députés burkinabè ont adopté le projet de loi portant autorisation de ratification de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Cette loi est passée comme une lettre à la poste.
Alors que le communiqué du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, annonçant l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le changement climatique pour le 4 novembre 2016, passait dans les médias, les parlementaires burkinabè s’attelaient au vote du projet de loi y relatif. Réunis en plénière le mardi 11 octobre 2016 sous la présidence du premier vice-président de l’Assemblée nationale, Bénéwendé Stanislas Sankara, les 105 députés présents en cette séance ont ratifié, à l’unanimité, l’Accord de Paris du 12 décembre 2015. Ladite loi, est forte de 29 articles axés, entre autres, sur la mise en œuvre de l’accord, la fourniture des ressources financières, le transfert de technologie, le renforcement des capacités, etc. La loi a été présentée dans ses moindres détails à l’auditoire par le rapporteur de la Commission des affaires étrangères et des Burkinabè de l’extérieur (CAEBE), le député Michel Badiara. A sa suite, les élus de la Commission du développement économique, de l’environnement et du changement climatique (CODECC) ont expliqué que la loi permettra de juguler les problèmes planétaires de changement climatique et invite le gouvernement à être proactif et à œuvrer de telle sorte qu’au moment du transfert des compétences, de la collecte des ressources, le pays ne soit pas oublié. Les parlementaires disent être convaincus que le Burkina Faso dispose de cadres compétents pour servir dans les instances qui seront mises en place pour accompagner le processus. Par ailleurs, les «honorables« se sont interrogés à savoir quelle sera la place des pays moins pollueurs dans cet accord, étant donné qu’il ne s’agit plus de la politique du pollueur-payeur. A cette préoccupation le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et des Changements climatiques, Batio Nestor Bassière, a indiqué qu’il s’agit d’harmoniser la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire. Selon lui, la politique du pollueur- payeur déplace le problème mais ne le résoud pas. Car cela pouvait permettre à des Etats fortunés et super puissants (USA par exemple) de payer gros afin de polluer à souhait. Pour le ministre, le fait que les grandes puissances comme les USA, l’Inde, la Chine (…) qui sont aussi les grands pollueurs ont ratifié la convention détermine la volonté des nations du monde à limiter la pollution de l’atmosphère. Aussi, le gouvernement a indiqué qu’avec la ratification de l’Accord de Paris, le pays peut bénéficier de certains avantages comme la formation des ressources humaines, le transfert de la technologie, etc. Mieux, le processus prévoit un budget de 100 milliards de dollars américains pour assurer le financement des projets dans les différents pays.
Wanlé Gérard COULIBALY