Françoise Toé n’est plus, apprenait-on sur le site d’information Kaceto.net ce dimanche 9 octobre. Jusqu’à hier, le programme des obsèques n’était pas encore connu. On croit savoir qu’on attendait certains membres de sa famille, notamment ses trois enfants qui résident tous en France.
On était loin de présager que ce déplacement serait un voyage sans retour pour l’experte-comptable. «On attend de vivre, et la mort vous surprend dans cette attente», disait Henri-Frédéric Amiel dans son journal intime (1821-1881). Selon Kaceto.net, c’est en route pour Bobo, à Ipendo à une dizaine de km à la sortie de Sabou précisément, que Françoise Toé a trouvé la mort ce dimanche 9 octobre aux environs de 15 heures. Et ce, suite à une collision avec une voiture de marque Mercédès venant de Bobo dont le chauffeur est également mort. Etaient à bord de la 4x4 qui transportait la candidate malheureuse à la présidentielle passée, en plus de son chauffeur, son assistante Augustine Toé et son compagnon, Yves Lapeyrère, qui s’en sortent avec quelques blessures. La dépouille mortelle de Françoise Toé a été transférée à la morgue de l’hôpital Blaise Compaoré à Ouagadougou. Elle laisse derrière elle deux filles, un garçon et quatre petits-fils inconsolables.
Biographie officielle de Françoise Toé
Françoise Toé est native de Toma dans le Nayala. Elle a une expérience dans le militantisme politique. Active avec les femmes du Mouvement de libération national (MLN), puis de l’Union progressiste voltaïque (UPV), du Front progressiste voltaïque (FPV), elle est candidate indépendante à la présidentielle du 29 novembre. Experte-comptable de profession, l’infortunée candidate avait obtenu 0,26% des voix.
Après l’école primaire à Toma, titulaire d’une bourse de l’Etat, elle est inscrite au collège de Jeunes Filles de Tounouma à Bobo-Dioulasso, où elle obtient le Brevet d’études avant de migrer à Ouagadougou pour fréquenter au lycée Notre-Dame de Kologh-Naba.
Admise au baccalauréat série A4, elle s’inscrit en Droit à l’université du Bénin à Lomé (Togo), ouverte dans l’urgence pour accueillir les étudiants qui avaient été expulsés de l’université d’Abidjan en 1970. A la fin de la première année, elle est partie continuer à Poitiers en France où elle obtint une maîtrise en Droit privé option Droit des affaires. Elle s’inscrit en comptabilité à Orléans, y décroche le diplôme et rentre au pays en 1976.
En 1981, elle valide son année, mais il lui faut faire un stage obligatoire de trois ans avant de décrocher le parchemin. Elle débarque le 8 janvier 1982 à Vannes dans le Morbihan (Ouest de la France). Plus tard, elle ouvre un bureau en France, puis à Bamako en 2010 et depuis lors, elle faisait en permanence le triangle Ouaga-Paris-Bamako.
Elle a été militante du PDP/PS. Elle avait toujours été militante depuis le MLN, même si, durant la révolution, le Front Progressiste Voltaïque (FPV), [l’ancêtre du PDP/PS], était dans la clandestinité, ses cadres brimés, et le Professeur Joseph Ki-Zerbo réfugié à Dakar.
Lévi Constantin Konfé