La Coalition nationale burkinabè contre la peine de mort a publié lundi un communiqué dans lequel elle exige l’abolition définitive de la peine capitale dans le pays.
Dans son communiqué dont APA a reçu copie, à l’occasion de la 14ème Journée mondiale contre la peine de mort, commémorée ce jour, la Coalition attire l’attention sur l’application de la peine de mort pour des infractions liées au terrorisme, afin d’en réduire son utilisation.
«Pour nous, membres de la coalition nationale contre la peine de mort au Burkina Faso, cette journée constitue une belle opportunité de réaffirmer notre engagement en faveur de l’abolition de la peine de mort», peut-on lire dans l’écrit.
Le texte rappelle à l’Etat burkinabé ses engagements internationaux, insiste sur «la nécessité de garantir le droit à la vie pour tous les citoyens dans le cadre des réformes constitutionnelles en cours».
Selon le document, à partir des années 1980, une dynamique générale en faveur de l’abolition de la peine de mort a émergé et s’est résolument poursuivie jusqu’aujourd’hui.
Pour les signataires, il serait illusoire de penser qu’en punissant les actes terroristes de la peine capitale, l’on réussira à contrecarrer le terrorisme.
«La peine de mort toujours en vigueur au Mali, au Niger, réintroduite au Tchad et appliquée dans toute sa rigueur au Nigeria n’a pas réussi pour autant à enrayer les attaques terroristes dans ces pays», souligne-t-on.
Et d’ajouter que la peine de mort n’a jamais été dissuasive et ne saurait être un instrument efficace de lutte contre le terrorisme et l’insécurité. La coalition nationale reste convaincue qu’aucune victoire sur le terrorisme ne peut s’obtenir en utilisant les mêmes méthodes que les terroristes, c’est-à-dire la barbarie de l’exécution ainsi que la banalisation de la vie humaine.
Elle invite donc «les acteurs nationaux et en particulier le gouvernement à faire le dernier pas, qui consistera à entériner juridiquement une situation de fait et à donner plein effet à ses engagements politiques conformément aux recommandations des organes des traités, et plus récemment encore du Comité des droits de l’homme des Nations unies».
La Coalition nationale contre la peine de mort regroupe quinze organisations de la société civile.
La première Journée mondiale contre la peine de mort a eu lieu en 2003 et a été lancée par la Coalition mondiale contre la peine de mort.
La coalition mondiale réunit des organisations non gouvernementales internationales, des associations d’avocats, des syndicats et des gouvernements locaux de partout à travers le monde.
Elle vise à encourager la mise en place de coalitions nationales, l’organisation d’initiatives communes et la coordination d’efforts de lobby au niveau international afin d’effectuer de la sensibilisation dans les États qui maintiennent toujours la peine capitale.
ALK/od/APA