On l’entend de moins en moins, cet ancien opposant qui ne manquait jamais l’occasion de se prononcer sur toutes les questions de la vie nationale. Me Bénéwendé Stanislas Sankara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avec sa désormais casquette de premier vice-président de l’Assemblée nationale, n’a plus la cote chez certains sankaristes qui l’accusent d’être allé à la soupe en mettant sous le boisseau les idéaux de son idole Thomas Sankara. C’est l’une des raisons qui lui ont valu d’être conspué à la place de la Nation le 2 octobre dernier lors du lancement du projet de mémorial du leader de la révolution d’Août 1983. Qu’à cela ne tienne, celui qui se faisait appeler candidat des insurgés pendant la présidentielle reste droit dans ses bottes et assume ses positions politiques au sein de la majorité. Dans l’entretien qu’il nous a accordé le mercredi 5 octobre 2016 à son bureau à l’Assemblée, il répond à ses contempteurs et aborde, entre autres sujets, les raisons de son alliance avec le parti au pouvoir, le bilan qu’il en fait et son attachement indéfectible à la cause de son idole, Thomas Sankara ainsi que son appréciation de la gestion de l’actuel pouvoir.
Après la présidentielle de 2015, votre parti l’UNIR/PS a rejoint la majorité présidentielle et vous avez été élu premier vice-président de l’Assemblée nationale. Quelles ont été les clauses du contrat de ce mariage de raison et quel bilan en faites-vous neuf mois après ?
Je ne peux que faire un résumé, parce que c’est une question très pertinente et d’actualité, car l’opinion souvent se pose beaucoup de questions. Pour moi, c’est une opportunité que L’Observateur paalga m’offre pour revenir sur ce que vous avez appelé mariage de raison entre l’UNIR/PS et le MPP. Ce qui a amené mon parti et moi à aller à une alliance qui se veut structurelle et stratégique avec le parti au pouvoir, c’est la quête permanente d’institutions fortes et d’une démocratie véritable dans notre pays. Sans ces fondements on ne peut pas se développer, on ne peut pas construire ce pays, on ne peut pas avoir une vision de progrès.
Pour être logique, je voudrais rappeler la lutte que l’UNIR a menée depuis 2009. Nous étions à l’Assemblée nationale et j’étais le chef de file de l’opposition politique. Les Burkinabè se rappellent la lutte pour l’avènement de cette institution qui a été recommandée fortement par le collège de sages suite à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Pour la première fois en 2002, mon parti est arrivé à l’Assemblée et nous avons constitué le premier groupe politique de l’opposition avec dix-sept députés. Notre combat nous a amené à opérer en 2009, des réformes avec le président de l’Assemblée nationale de l’époque qui est l’actuel chef de l’Etat. C’est suite à la crise de 2008 que l’opposition politique de l’époque qu’on retrouvait dans le Groupe du 14-Février et d’autres qui n’y étaient pas ; finalement nous avons créé la CPO pour faire une jonction entre les partis qui étaient dans le Groupe du 14-Février et ceux qui n’y étaient pas et cela nous a permis de renforcer le camp du CFOP qui a été affecté en 2009 par une loi.
Je rappelle tout cela parce que si vos lecteurs ne comprennent pas d’où on est venu, ils ne peuvent pas non plus comprendre pourquoi l’UNIR/PS fait aujourd’hui alliance avec le MPP pour la construction de ce pays. Cette institution a été le point d’ancrage, de convergence de toutes les luttes que nous avons pu mener pour dire non à la révision de l’article 37, à l’opérationnalisation du Sénat, au tripatouillage de la Constitution mais oui pour une alternance. En 2010, quand j’étais candidat à l’élection présidentielle, nous avons exigé que la carte d’électeur soit conforme à la loi.
Et très rapidement, les gens n’ont retenu que mon refus de voter avec une carte non conforme, mais un acteur politique m’a dit : « votre geste, le peuple ne le comprendra que dix ans après ». Mon parti a attaqué la carte d’électeur, nous avons eu raison devant le tribunal administratif, nous avons saisi, à l’époque, la CEDEAO pour dire qu’on ne peut pas reconnaître une élection faite sur la base de cartes d’électeurs déclarées illégales. La conséquence a été la crise de 2011 et par la suite en 2012 le gouvernement de l’époque dirigé par Tertius Zongo a accepté qu’on accède à la biométrie pour les élections couplées de la même année. C’est à l’issue de ces élections que j’ai passé le flambeau de chef de file de l’opposition à Zéphirin Diabré. Notre plateforme est restée en l’état, car je m’étais érigé contre le CCRP (ndlr cadre de concertation pour les réformes politiques) en 2011.
Avec l’implosion du CDP en 2014, le MPP a rejoint l’opposition politique en souscrivant à la plateforme que nous défendions ; nous l’avons alors considéré comme un allié puisque nous menions le même combat. C’est avec les mêmes militants qu’on a mené l’insurrection et la résistance active au putsch. A l’UNIR/PS, notre offre politique était qu’on parachève l’insurrection par une alternative. Nous avons défendu ce programme. Maître Sankara, en tant que candidat de la Convention des sankaristes, a obtenu à la présidentielle 2,77% des suffrages. Mais au niveau des élections législatives, nous avons pu avoir cinq députés, avec au plan financier, les seuls moyens que l’Etat avait donné comme financement public. Ça nous a permis de battre la campagne comme on pouvait et après la proclamation des résultats, nous avons tous reconnu que l’élection été propre, crédible et que celui qui a été élu au premier tour, méritait d’être félicité. Cette démarche-là, tous les candidats malheureux, comme vous les journalistes vous nous qualifiez, sont allés féliciter le président Roch Marc Christian Kaboré à son siège.
C’est à partir de là que des tractations, des concertations ont commencé pour apprécier l’avenir du pays. L’UNIR/PS s‘est réunie pour apprécier la perspective qui s’offre à elle ? Nous avons été approchés par d’autres partis politiques comme l’UPC de Zéphirin Diabré et même par le CDP. Et la question était de savoir désormais qui va dans l’opposition et qui va dans la majorité. Notre analyse a été qu’avec les 55 députés que le MPP a eus, il lui serait difficile d’avoir une majorité qualifiée pour qu’il en sorte le Premier ministre. Etant donné que, selon notre constitution, ce dernier doit passer à l’Assemblée nationale avec son discours programme pour être élu. Si nous ne soutenons pas la majorité quelles seront les conséquences politiques ? La première conséquence, c’est que, si le Premier ministre vient de l’opposition, on va dans une cohabitation. Généralement, les cohabitations débouchent sur des crises. L’UNIR/PS a estimé que notre pays n’en a pas besoin. Nous avons besoin d’une stabilité institutionnelle pour pouvoir amener le Burkina vers des projets de développement.
Deuxième raison, c’est que le MPP est de la social démocratie, et ne serait-ce que sur les questions idéologiques, on était plus proche de ce point de vue là puisque nous sommes tous de la gauche. Effectivement, le bureau politique de l’UNIR/PS estimait qu’on avait plus de raisons d’aller en alliance avec le MPP que de partir dans l’opposition où on serait en alliance avec le CDP et l’ADF/RDA que nous avons combattus. A l’époque, notre proposition a été qu’on aurait souhaité que dans la mesure où les partis politiques qui étaient affiliés au chef de file de l’opposition politique ont mené le même combat, il fallait créer une alliance plus dynamique qui converge ses forces pour pouvoir gérer le pouvoir d’Etat. On aurait pu avoir Zéphirin Diabré comme Premier ministre. Malheureusement, nous n’avons pas été compris sur notre analyse. La preuve, c’est qu’aujourd’hui, vous avez le président de l’UPC qui est chef de file de l’opposition et nous, nous avons préféré en tout cas faire cette alliance là en disant qu’on peut résoudre tout politiquement, idéologiquement.
Après une si longue exégèse, quel bilan tirez-vous de cette idylle neuf mois après ?
Nous avons déjà à l’occasion des cent jours essayé de faire un premier bilan. Je dis qu’aujourd’hui, notre vision, c’est d’avoir une alliance structurelle c’est-à-dire que nos deux formations politiques devraient être coresponsables de la gestion du pouvoir d’Etat. Cette précision est extrêmement importante dans une analyse politique. Si nous avons accepté d’aller vers eux, c’est qu’on est prêt à supporter les conséquences qui en découlent. Même si quelque part, nous ne sommes pas engagés au même titre que le MPP, cette coresponsabilité est d’autant plus évidente que nous sommes dans le gouvernement.
Nous avons constitué un groupe parlementaire de la majorité qui s’appelle Burkidlim composé du MPP, du PDS/METBA, du MDA, du Le Faso Autrement, bien et du RDS sûr de l’UNIR/PS. Ce groupe-là s’articule au niveau de l’AN aux côtés du MPP majorité parlementaire. Vous voyez que nous sommes impliqués dans les institutions et les organes dirigeants dans ces deux piliers de la démocratie. Maintenant dans l’administration générale, on a des cadres de notre parti qui sont responsabilisés d’une manière ou d’une autre même si cela est encore à une degré embryonnaire.
Mais au plan politique, ce ne sont pas ces postes de responsabilité qui m’intéressent, l’important c’est que le MPP et l’UNIR/PS fassent des rencontres périodiques pour discuter des questions politiques. C’est à ce niveau qu’on peut établir un bilan. Depuis ces neuf mois, nos rencontres se passent bien. Nous avons déjà convoqué une assemblée générale du bureau politique pour faire le point. Mais force est de constater qu’après plus de 27 ans de régime qui a été qualifié par la suite de patrimonial avec tous les problèmes sociaux que le Burkina rencontre, est-ce que le peuple neuf mois après est satisfait ou pas ? L’UNIR/PS a convoqué un congrès qui doit avoir lieu en janvier prochain pour évaluer notre participation à la gestion du pouvoir d’Etat et tirer tous les enseignements.
Puisque vous même vous demandez si le peuple est satisfait, pensez-vous comme certains que le gouvernement actuel ne répond pas ou n’a pas les capacités de répondre aux aspirations des Burkinabè ?
Pas du tout. Certes on constate la fronde sociale mais quelque part aussi, je crois que les vrais défis qu’on doit relever c’est la communication, l’information, la sensibilisation de l’opinion publique, parce qu’un mandat de cinq ans ne peut être apprécié en seulement neuf mois. Voilà pourquoi, on devait permettre aux nouvelles autorités de créer les fondements d’une nouvelle ère démocratique. Mais on a trouvé une société qui avait déjà ses problèmes, notamment l’extrême pauvreté. Si vous prenez même les infrastructures çà fait plus de deux ans qu’on n’a pas pu refaire le réseau routier mais ce n’est pas le fait de la majorité actuelle.
La question, c’est de savoir à l’inverse si le gouvernement est en train de lutter pour satisfaire la demande sociale ou pas ? Cela va nous amener à penser aux actions comme la loi 081 et au PNDES (Ndlr Programme national pour le développement économique et social à l’agenda de la deuxième session parlementaire en cours) qui ont été élaborés pour répondre à un certain nombre de préoccupations. Aujourd’hui, le gouvernement essaie de mobiliser les ressources tout en réduisant de façon drastique le train de vie de l’Etat. Il travaille à ce que le système éducatif retrouve ses lettres de noblesse. Par exemple, pour cette rentrée, au niveau de l’université, du MENA, il y a un certain nombre de mesures qui sont en train d’être prises. C’est vrai que la gratuité des soins des enfants de 0 à 5 ans a connu quelques difficultés, mais elle a été positivement appréciée par la population, et tout ça, c’est en 9 mois. Je pense qu’au-delà de l’impact sur le quotidien des Burkinabè, je raisonne toujours en termes de valeurs démocratiques et de gains fondamentaux qu’on a à procurer.
Vous avez été littéralement conspué dimanche dernier à la Place de la Nation et certains sankaristes purs et durs estiment que vous n’êtes plus des leurs. Comment avez-vous vécu cela, vous qui étiez acclamé par ces mêmes personnes il y a quelque temps et comment l’expliquez-vous ?
J’ai été conspué ? Pourquoi ?
Vous en savez mieux sur les raisons que nous ?
Quand les propos fusent d’une foule, qu’est-ce que vous voulez qu’on dise. Je note seulement que dans la même foule il y en avait qui applaudissaient Me Sankara. Vous avez bien dit que c’est certains sankaristes, la preuve, c’est qu’il y a des sankaristes dans l’opposition avec Zéphirin Diabré aujourd’hui et d’autres sont des ultra-libéraux. Nous, à l’UNIR/PS, nous avons choisi de rester avec ceux qui se réclament de la gauche.
Dans mon combat politique depuis bientôt 30 ans j’ai toujours assumé mes convictions. J’ai été lapidé à Téma Bokin en septembre 2000 et ma tête a été même mise à prix, mais cela ne m’a pas fait reculer. Certains sont revenus sur leur position. Selon mes informations, ceux qui m’ont conspué comme vous dites estiment qu’il fallait, avant de parler de mémorial, attendre que justice soit rendue à Thomas Sankara. D’autres ont estimé qu’il n’était pas opportun de laisser venir les hommes politique à la manifestation mais ça c’est absurde, car Sankara fut un homme politique comme l’est le président du comité d’initiative Abdoul Salam Kaboré qui est élu maire sous la bannière de l’UNIR/PS. Vous comprenez que la manipulation d’une partie de la foule ne peut pas prospérer.
Avez-vous au moins conscience que cette alliance avec le MPP est restée en travers de certains sankaristes ? Certains observateurs estiment que vous parlez moins depuis que vous êtes de la majorité, on vous aurait même surnommé «mange et tais-toi».
Ah bon ! C’est la première fois que j’entends ça. Je le répète ni la médisance ni la mesquinerie ne me feront baisser les bras, je me suis engagé au péril de ma vie. Me Sankara reste combatif aux côtés du MPP (rires) et la victoire est certaine.
Il y a déjà la polémique autour de ce projet : la famille de Thomas Sankara, notamment ses sœurs ne veulent pas d’une contribution du pouvoir actuel et depuis on n’a pas entendu la veuve de l’ancien président du Faso sur la question. Quel commentaire en faites-vous ?
Il y a pas mal de questions sur lesquelles Mariam Sankara ne s’est jamais publiquement prononcée, donc cela n’est pas nouveau. Le projet de mémorial est un processus qui n’est qu’à ses débuts si bien que c’est trop prématuré de tirer des conclusions. Ce que la famille souhaite, c’est que la mémoire de Thomas Sankara soit scrupuleusement respectée au regard de sa vision et de sa grandeur. Il y a certes un débat sur la question mais l’essentiel, c’est que le gouvernement du Burkina Faso s’est engagé à la réalisation du mémorial et un lieu a été déjà désigné. Si malgré tout ça certains font le choix de peindre les choses en noir il y va de leur liberté.
Le projet de mémorial coûtera environ 5 milliards, n’est-ce pas trop et contraire à la philosophie de Thomas Sankara, qui a vécu dans la sobriété ?
Je ne sais pas ce que vous entendez par mémorial. J’ai vu celui de Kwamé N’Krumah ; je ne sais pas ce que cela a coûté mais c’est impressionnant. Je ne pense pas qu’il faille ériger un mémorial qui fera piètre figure aux côtés de ceux qu’on connaît en Afrique et ailleurs. Il ne faut pas voir dans le coût mais dans l’ouvrage et ce qu’on veut atteindre comme objectif.
Pour revenir à Mariam Sankara, entretenez-vous toujours des relations étroites depuis que vous êtes dans la majorité aux côtés du MPP ?
Posez-lui la question ; pourquoi je n’entretiendrai pas de bonnes relations avec elle ou voulez-vous qu’on parle de ce qui relève du privé ? (Rires).
Avec un président de l’Assemblée hyperpuissant, quelle marge de manœuvre avez-vous au sein de l’institution ?
Avant de venir dans mon bureau, est-ce que vous êtes passés demander l’autorisation au président Salifou Diallo ? Je pense que nous avons des rapports de courtoisie et de convivialité. Les textes de l’Assemblée sont clairs et nous les appliquons scrupuleusement. Nous avons des missions et nous nous appliquons à les accomplir. Il y a des rencontres périodiques entre le MPP et notre parti, car nous sommes tous membres de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle. Cette majorité doit se renforcer pour défendre le programme et le bilan du président Roch Marc Christian Kaboré.
On entend parler d’une fronde à l’UNIR/PS et même qu’un projet de nouveau parti serait en gestation. Qu’en est-il ?
Nous sommes en train de préparer notre congrès pour fin janvier et ce qui m’incombe, c’est de m’assurer que les organes fonctionnent normalement et que les militants peuvent s’exprimer librement. S’il y a des gens qui veulent créer un parti ils sont libres de le faire.
Pensez- vous être en phase avec la base ?
La base, c’est ceux qui militent dans le parti. Ceux qui n’y sont pas n’ont pas voix au chapitre.
En tant que membre de la majorité présidentielle, vous êtes aussi comptable de l’action gouvernementale. Comment appréciez-vous les neuf premiers mois du président Roch ?
C’est vrai que les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas les journalistes. Même si le président a été dans le système, l’héritage des 27 ans de pourvoir qu’il a trouvé est très lourd. Le pays a des attentes fortes notamment sécuritaires, sanitaires et alimentaires. Cela dit, le bilan des neuf mois est très positif. La première mission du président consiste à tracer des sillons pour que les Burkinabè constatent qu’il y a une rupture. Il faut que les populations comprennent que gérer un Etat, c’est de le faire pour les générations présentes et celles à venir et les problèmes ne se résolvent pas par un coup de baguette magique. Il y a des gens qui ont des problèmes avec le rythme du gouvernement mais moi, je n’en ai pas. Les Burkinabè honnêtes savent que pour un mandat de cinq (5) ans, ce n’est pas à neuf mois qu’on peut faire un bilan. Sinon ce sera de la manipulation politicienne. L’essentiel, c’est de faire en sorte que la grande majorité des Burkinabè ne regrettent pas leur vote.
Quelle est la situation actuelle du dossier Thomas Sankara, car vous en parlez de moins en moins ?
Dans le dossier du président Thomas Sankara et douze de ses compagnons nous n’avons pas de contradiction quelconque. Il évolue normalement devant le cabinet du juge d’instruction, il y a des gens inculpés et déférés ; il y a une soixantaine d’auditions de témoins ; on a lancé un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré. Il ne faut pas nous faire un mauvais procès en disant que, comme je suis maintenant vice-président de l’Assemblée, je ne m’occupe plus de ce dossier. Vous avez dit tantôt que j’ai été conspué, c’est parce que certains me font ce mauvais procès, ils ne savent pas que je travaille quotidiennement et activement dans le dossier. L’important pour moi, c’est d’être en phase avec ma conscience et que je porte le dossier dans mon cœur depuis 1997 avec conviction. En tant qu’avocat professionnel je n’irai pas sur le même terrain que les néophytes. J’ai fait le serment sur la tombe de Thomas Sankara le 15 octobre 2000, croyez-moi, les mesquineries ne me feront pas baisser les bras et je me suis engagé au péril de ma vie.
Sur le même dossier on note qu’il y a l’autopsie n’a pas été satisfaisante, où en est-on ?
Le laboratoire qui a rendu les résultats balistiques n’a pas identifié l’ADN, c’est pourquoi une contre-expertise a été demandée et est en train d’être faite par une université en Espagne. Le 12 octobre, nous aborderons toutes ces questions avec les journalistes au cours d’une conférence de presse. Après si on se tait vous pouvez nous insulter, c’est pas grave (rires).
Serez-vous candidat à la présidentielle en 2020 ?
Pourquoi pas, si mon parti le décide. Je mène toujours un combat politique qui profite à mon pays dans sa marche démocratique. En 2005 je suis arrivé deuxième et j’ai attaqué la candidature de Blaise Compaoré devant ses propres juges, en 2010 je suis arrivé en troisième position et grâce à mon action on est passé à la biométrie. C’est la démocratie qui gagne ainsi.
Entretien réalisé par
Adama Ouédraogo Damiss,
Arnaud Ouédraogo
&
Abdou Karim Sawadogo