Suite à un rapport sur l’exploitation du bois d’œuvre dans la Région des Cascades, et après vérification avec les services techniques du Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique, il ressort que la Région des Cascades a connu ces dernières années une dégradation accrue de son couvert végétal du fait de la surexploitation industrielle du bois d’œuvre, conjuguée à une exploitation frauduleuse. A titre de mesures conservatoires, le Ministère en charge a décidé de mettre en application la suspension de l’exploitation commerciale du bois d’œuvre prévue par l’Arrêté conjoint N°2005-003/MECV/MCPEA du 09 mars 2005 portant suspension de l’exploitation et de la commercialisation du bois d’œuvre au Burkina Faso. Cette suspension ne date pas d’aujourd’hui, mais un moratoire avait été accordé aux deux scieries de Banfora, pour se reconvertir vers d’autres types d’activités. En dépit de cette mesure, les deux scieries ont continué leurs activités sans discontinuité et parfois avec la complicité de l’administration forestière. Même si la dégradation actuelle n’est pas le seul fait des scieries, il y a lieu de poser un garrot pour arrêter l’hémorragie actuelle. C’est ainsi que les services techniques du Ministère en charge de l’environnement ont signifié le 14 septembre 2016 aux deux scieries qu’elles ne peuvent plus continuer leurs activités en prélevant directement dans les forêts publiques des arbres souvent centenaires. Dès la prise de cette mesure, les scieries ont annoncé automatiquement leur fermeture pour manque de matière première.
En rappel la première scierie a ouvert ses portes depuis 1967, et la seconde depuis 1984, sans que ces deux entreprises ne songent à planter les espèces dont elles ont besoin, et disposer ainsi de forêts privées.
Face un rejet de cette mesure et compte tenue des tensions qui en résultaient, une rencontre a été organisée le 26 septembre 2016 par Madame le Gouverneur de la Région des Cascades, en vue de calmer les esprits mais également de situer les responsabilités tout en réitérant le bien fondé et la légalité et même l’urgence de la décision.
Par la suite, une délégation du Ministère conduite par le Secrétaire Général s’est rendue dans la Région pour échanger de vive voix avec les différents acteurs sur le bien fondé de cette décision et de rechercher ensemble des solutions justes et consensuelles face à la crise sociale qui couvait après cette décision.
A l’issue des échanges, parmi les propositions faites par les acteurs l’on peut retenir entre autres, les suggestions suivantes :
- le recours aux importations pour satisfaire la demande locale ;
- la nécessité d’accorder d’un délai supplémentaire dont la durée peut être étudiée afin de permettre aux scieries de continuer l’exploitation du bois pour faire face aux commandes, aux factures et charges en instance ;
- la revente du bois d’œuvre saisi par les services forestiers à un prix social aux scieries en vue de leur transformation en produits finis sur place ;
- la réalisation des plantations privées ;
- la réalisation d’un état des lieux sur la situation des coupes dans la région en vue d’apprécier les potentialités d’exploitation.
Pour l’heure des réflexions sont en cours en vue de trouver des solutions idoines et durables à la préservation de notre couvert végétal.
DCPM / MEEVCC