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Faillite du système éducatif: les syndicats dénoncent la responsabilité de l’autorité politique
Publié le jeudi 6 octobre 2016  |  FasoZine
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© Autre presse par DR
Les élèves du lycée départemental d`Andemtenga ont manifesté le 10 mars 2014 pour exiger le départ du proviseur




Dans le cadre de l’organisation des activités marquant la commémoration de la Journée mondiale des enseignants (JME), les secrétaires généraux des syndicats de l’éducation du Burkina Faso ont animé une conférence de presse ce mercredi 5 octobre 2016 à Ouagadougou. Dans leur déclaration liminaire, ils ont fait ressortir les maux qui minent le secteur éducatif.


«La responsabilité de l’autorité politique dans la faillite de l’école burkinabè»: c’est sous ce thème que les syndicaux burkinabè commémorent la Journée mondiale des enseignants, célébrée chaque année le 5 octobre. A Ouagadougou, la Coordination nationale des syndicats, à la faveur de cette célébration, a donné le top de départ de ses activités par une marche en direction des ministères en charge de l’Education où elle a remis un message et leur plateforme revendicative à leurs ministres de tutelle.

Selon le Coordonnateur national, François De Salles Yaméogo, depuis l’entrée du Burkina Faso dans le cycle infernal des Programmes d’ajustement structural (PAS), le système éducatif a amorcé une descente aux enfers qui ne semble pas prêt de prendre fin. Toujours selon ses propos, si des progrès quantitatifs liés à l’accès ont pu être apprécié selon les différents niveaux d’enseignement, néanmoins des reculs ont été constatés sur différents plans tels que la qualité de l’enseignement, l’insuffisance ou l’absence d’infrastructures et d’équipements pédagogiques, le recrutement de personnels en situation de précarité, les traitements salariaux et moraux extrêmement dévalorisants.

Aussi, il a déploré le développement exponentiel de l’enseignement privé qui, selon les estimations de la Banque mondiale, représente plus de 40% des investissements dans le secteur de l’éducation alors que 43% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. « Cette situation chaotique est la conséquence du désengagement de l’Etat des secteurs sociaux dont celui de l’éducation marqué par un budget total pour l’ensemble du secteur éducatif se situant autour de 16% alors que même les infrastructures physiques, les personnels sont les plus nombreux dans le dispositif matériel et des ressources humaines de l’Etat » a expliqué M. Yaméogo.

Au cours des échanges, la question de l’incivisme a été abordée. Sur ce, Salfo Nikièma du SYNAVS a laissé entendre que l’Etat est aussi responsable et pour l’éradiquer, il faut promouvoir des espaces de paroles pour les enfants où, en l’absence des enseignants, des thèmes sur l’incivisme peuvent être traités.

En rappel, la Journée mondiale des enseignants a pour but de sensibiliser à l’importance et au rôle des enseignants dans le système éducatif tout en examinant la qualité du travail des formateurs de par le monde.

Ylkohanno Somé
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