La Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL) a animé un point de presse à la Bourse du travail de Ouagadougou, pour présenter cette nouvelle structure qui entend lutter pour une « urbanisation populaire » de la ville de Ouagadougou. La CADDL a également présenté la plateforme revendicative qu’elle a élaborée à cet effet. C’était le 4 octobre 2016.
L’arrêt des tracasseries à l’encontre des populations résidentes des zones aux lotissements litigieux telles les zones dites rouges de Nagrin, Zongo, l’apurement du passif des contentieux des lotissements dans la ville de Ouagadougou, l’attribution effective de parcelles aux résidents déguerpis qui y ont droit et qui ont été lésés lors de l’ensemble des lotissements de la ville de Ouagadougou ; ce sont, entre autres, les revendications portées par la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL). Des revendications exposées aux Hommes de médias le 2 octobre dernier. La CADDL, structure composée d’environ 35 associations, selon son Secrétaire général (SG) Pama Nébié, exige également un audit de la gestion des lotissements des différents arrondissements de la ville de Ouagadougou depuis 2000, l’annulation des fiches d’attribution de parcelles délivrées de 2014 à 2016, le retrait des parcelles détournées ou spoliées et leur réattribution aux populations injustement brimées ou celles nécessiteuses de façon transparente. En outre, la CADDL revendique la lumière sur les réserves déclarées, parcellées et vendues, la transparence et l’équité dans les opérations de lotissement et la viabilisation et l’équipement de toutes les zones ayant fait l’objet de lotissement.
Nous sommes des frustrés
Selon Pama Nébié, la création de la CADDL se veut une réponse à l’opacité et aux fraudes massives qui entourent la question du logement, particulièrement celle des opérations de lotissement au « pays des Hommes intègres ». Aussi, la hausse vertigineuse des prix des loyers et des matériaux de construction, le manque d’eau potable et les déguerpissements sauvages et inopinés, a relevé Pama Nébié, sont des tares aussi bien des zones loties que de celles non loties. Dans ces dernières, a-t-il poursuivi, les populations ne savent plus où donner de la tête tant les opérations de lotissement se succèdent et se ressemblent par leur opacité. « A tout cela, s’ajoute la politique impopulaire du déguerpissement systématique portée par la Réforme agraire et foncière (RAF) de 2012 », a dit Pama Nébié. La preuve, selon lui, que les autorités manquent d’une politique adéquate en faveur du peuple dans ledit domaine. Tout cela, a confié Pama Nébié, fait que « nous sommes des frustrés ». La CADDL a lancé un appel à la population ouagalaise et environnante à se mobiliser autour d’elle pour un changement véritable en faveur « d’une urbanisation populaire ».
Thierry Sami SOU