Des milliers de jeunes de dix pays africains, se sont retrouvés le weekend dernier au Burkina Faso pour une journée d’hommage à Thomas Sankara. Après un symposium, la manifestation s’est poursuivie avec une marche dans Ouagadougou et un grand concert à la place de la Révolution, avec de nombreuses vedettes africaines, dont l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, la Malienne Nahawa Doumbia, le Burkinabè Smockey et bien d’autres.
De la maison du peuple à la place de la nation une marche a été effectuée pour rendre hommage et exiger justice pour Thomas Isidore Sankara, ancien président du Burkina. A cette marche de la justice, ont participé des milliers d’activistes venus de la sous-région, avec en tête l’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly. On note également la présence du ministre de la culture Tahirou Barry, le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Sankara, par ailleurs avocat de la famille Sankara, Boukary Kaboré dit « Le lion », compagnon de Thomas Sankara…
De l’avis du parrain de cette cérémonie de lancement de ce projet de mémorial, Jerry John Rawlings, « c’est le signe d’un combat pour le développement et la justice ». « Ce mémorial à l’image de celui de Kwamé N’kruma dans mon pays serait le signe d’une lutte pour le développement et de la justice car ce sont les ambitions de Thomas Sankara», a indiqué l’ancien chef d’Etat ghanéen. Pour lui le combat pour rendre hommage à Thomas Sankara doit se faire dans la discipline et le respect. « Le flambeau est dorénavant transmis à la jeunesse qui doit mener la lutte avec responsabilité. Thomas dépasse même le cadre de l’Afrique, il n’est plus vu comme un homme, mais une idée de développement. Thomas Sankara est une idée de développement et de justice pour le monde », déclare M. Rawlings. Pour la star Ticken Jah, « Sankara a été tué, mais ses idées sont bien là. Il vit toujours en nous. Tout le monde est aujourd’hui rassemblé à Ouaga pour lui. Par rapport au jugement, c’est au peuple et à la justice burkinabè de décider ».
Pour les initiateurs de ce projet de mémorial, il s’agit de rendre une justice morale au père de la révolution assassiné le 15 octobre 1987. Une chose qui pourrait apporter un coup de pousse à la procédure en cours à la justice. Pour le ministre de la culture et de l’artisanat, présent à la cérémonie, « C’est un pas de géant qui est franchi vers la manifestation de la vérité et la justice. Il faut réhabiliter de façon totale et entière Thomas Sankara à la hauteur de ses actes et le gouvernement attend apporter son soutien à la réalisation de cet idéal ».
Un trophée symbolisant le flambeau de la révolution a été remis à l’ancien président ghanéen par l’ancien ministre de la sécurité burkinabè, le colonel Auguste Dénise Barry. Les organisateurs ont profité du symposium pour lancer une fondation visant à réunir 5 milliards de FCFA pour la construction d’un mémorial sur les lieux de sa mort.
Abel Azonhandé