Le Groupe de recherche et d’actions pour le développement (GRAD), en collaboration avec l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) a organisé, le vendredi 30 septembre 2016 à Ouagadougou, un dialogue politique sur l’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le renforcement de la sécurité alimentaire passe par une maîtrise des informations y afférentes. Conscient de cela, l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) a organisé en partenariat avec le Groupe de recherche et d’actions pour le développement (GRAD) un dialogue politique sur les tendances et le paysage institutionnel de l’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso. Il a réuni, dans la capitale burkinabè, des experts du développement agricole, de la santé, de la nutrition, des spécialistes des produits forestiers non ligneux...Ce forum, tenu dans le cadre du projet de la commission de l’Union européenne dénommé : « Le portail de la sécurité alimentaire » et piloté par IFPRI, a pour objectif d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables dans les pays de l’Afrique subsaharienne et d’accroître leur résilience. Selon le directeur du GRAD, Abdoulaye Mando, le dialogue politique a permis de créer un forum pour des discussions ciblées et fondées sur la science, les défis et opportunités pour améliorer la circulation de l’information sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au « pays des Hommes intègres ». « Cet atelier a été l’occasion de capitaliser et de mettre à jour les résultats de recherches, les informations et les outils de gestion des politiques tout en facilitant les discussions et échanges entre les acteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a expliqué M. Mando. Aussi, a-t-il affirmé, cette journée de réflexion a été particulièrement axée sur les stratégies pour établir les priorités en matière d’investissements agricoles pour cibler la réduction de la pauvreté, la croissance économique, le développement et les mécanismes de gestion de l’information. Ceci, afin d’améliorer la productivité agricole et de réduire la pauvreté de façon efficiente. «La question de la sécurité alimentaire est multidimensionnelle et multisectorielle. Les causes sont aussi multiples et sont fonction des zones. D’où la nécessité d’avoir des informations pour connaître la raison du problème afin d’y apporter des solutions adéquates », a-t-il soutenu. Pour des raisons diverses (climatiques, écologiques, sociales), a dit le directeur du GRAD, le problème de la sécurité alimentaire affecte une bonne partie des populations avec des conséquences sur la santé, la croissance…« Le gouvernement, qui connaît l’importance de la sécurité alimentaire pour la stabilité et la paix, a développé un certain nombre de politiques. L’engagement politique est réel et manifeste pour pouvoir éradiquer la faim dans notre pays, permettre à chacun d’accéder physiquement, financièrement en temps opportun à tout ce dont il a besoin sur le plan énergétique et nutritionnel pour une activité économique efficiente », a signifié Abdoulaye Mando. L’information, pour pouvoir prendre des décisions politiques fondées sur des bases scientifiques rigoureuses afin d’aider à suivre les politiques agricoles en les évaluant, est nécessaire, a précisé le directeur de IFPRI, Maximo Torero. « Elle permet d’avoir un tableau de bord pour prendre nos décisions en temps opportun, d’avoir les priorités d’investissements », a-t-il insisté.
Une meilleure politique agricole
Pour le représentant du ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Amadou Sidibé, la problématique de la sécurité alimentaire est importante pour le gouvernement, car la politique agricole est le point de départ de la mise en œuvre de toute politique. « Sans politique agricole, la mise en œuvre des stratégies de développement de l’agriculture est déjà vouée à l’échec. Les questions de politiques trouvent leur place au moment où la plupart des référentiels (SCADD, OMD,…) au niveau national et régional sont arrivés à terme», a reconnu le représentant du ministre en charge de l’agriculture. Abondant dans le même sens, le directeur d’IFPRI a indiqué que dans un contexte de contrainte budgétaire, il est important de réfléchir en termes de choix qu’il faut faire pour avoir une meilleure politique agricole. C’est pourquoi, selon lui, les conclusions de l’atelier permettront au gouvernement de faire des choix judicieux des politiques en matière de sécurité alimentaire. Abdoulaye Mando a invité à faire de bonnes propositions afin de disposer d’une feuille de route pour écrire des notes politiques en vue d’informer le gouvernement et les acteurs à différents niveaux sur la sécurité alimentaire. « On sortira une note politique qu’on proposera au gouvernement pour qu’il en tienne compte au besoin pour la formulation des politiques agricoles », a déclaré Abdoulaye Mando. Car, a-t-il affirmé, de nombreux défis restent à relever au niveau de la production, la distribution et la commercialisation. « Mais pour relever ces défis, l’information est capitale », a-t-il avancé.
Abdel Aziz NABALOUM