Plus de 3000 peaux d’ânes ont été incinérés ce mercredi 28 septembre 2016 à Pô, dans la province du Nahouri, par le ministère en charge des ressources animales.
Selon les explications du ministère, c’est un début d’application stricte du décret portant réglementation de l’abattage et interdiction d’exportation des ânes, de leurs produits et des espèces assimilées. Ce décret, adopté en conseil des ministres du 3 août dernier, permet a doté le Burkina Faso d’un cadre juridique règlementant l’abattage et interdisant l’exportation des asins, des camelins, des équins et de leurs produits.
Parce que sa peau est recherchée, l’âne est menacé de disparition au Burkina Faso en raison d’un phénomène d’abattage qui a pris de l’ampleur ces derniers mois. En août dernier, Samanogo Koutou, le ministre des ressources animales expliquait que jusqu’en fin 2015, le pays était encore dans les normes, soit à peu près moins de 25 000 ânes tués au Burkina Faso. « C’est à partir de fin 2015 que le nombre a progressé de façon exponentielle pour prendre une ampleur inquiétante dans le premier semestre 2016, soit près de 65 000 peaux que nous avons pu contrôler aux frontières. Et là, nous ne comptons même pas avec l’abattage clandestin qui serait peut-être le double de ce que nous avons pu contrôler aux frontières», détaillait-t-il.
A l’en croire, un recensement de 2015 donnait 1 337 000 ânes au Burkina Faso. Les projections de son département établissent que, d’ici 2017, ce chiffre devrait atteindre 1,5 million, puisque l’âne est un animal qui se reproduit très difficilement, l’ânesse mettant bas tous les deux ou trois ans en moyenne.
Mais seulement, voilà, si rien n’est fait, ces projections seront faussées. «Quand on essaye de faire la projection des abatages, on se rend compte qu’en 2019, nous aurons plus de 1,7 millions d’ânes abattus. Ce qui veut dire qu’en 2020, si nous laissons courir, nous n’aurons plus d’ânes au Burkina Faso», indiquait le ministre.