Une forte délégation d’hommes d’affaire français, conduite par Bruno Mettling, président du Conseil de chef d’entreprise France-Afrique de l’Ouest, échangera avec le patronat burkinabè sur trois jours à Ouagadougou pour d’éventuels investissements en vue de relancer l’économie du Burkina qui a fait face à une insurrection populaire fin octobre 2014 et d’un coup d’Etat manqué mi-septembre 2015.
Au cours de la visite du président Roch Marc Christian Kaboré en avril dernier à Paris en France, le chef de l’Etat burkinabè avait invité le Mouvement des Entrepreneurs de la France (MEDEF) à "visiter notre pays en vue de rédynamiser les échanges économiques entre la France et le Burkina", a dit le chef du gouvernement Paul Kaba Thiéba qui a ouvert les travaux.
"A ce jour, la situation sécuritaire est sous contrôle" au Burkina, pays enclavé, victime d’attaques armées répétées en 2016, "grâce au professionnalisme des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), à la coopération régionale et l’aide des partenaires internationaux", a rassuré le Premier ministre Paul Thiéba, indiquant que "toute fois, la vigilance demeure de rigueur compte tenu du caractère régional, voire mondial de la menace".
Pour le banquier Paul Thiéba, la mise en œuvre du Plan national de Développement économique et social (PNDES), programme quinquennal de Roch Kaboré qui vise à réaliser une "croissance forte, durable et inclusive en vue de réduire la pauvreté", a besoin de l’accompagnement du secteur privé pour "créer des richesses et des emplois".
Le chef du gouvernement burkinabè a dit qu'en ce qui concerne l’inflation, le "niveau général des prix est sous contrôle (car) le taux d’inflation étant projeté à 2% en 2016 et 1,90% en 2017", ajoutant que "cette performance est due au contexte de désinflation mondiale mais également à la politique monétaire prudente de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)".
Paul Kaba Thiéba qui s’est voulu très persuasif pour convaincre la forte délégation d’hommee d’affaire français a aussi souligné que le Burkina, situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest avec comme pays voisins, le Bénin et le Togo (Est), le Ghana (Sud), la Côte d’Ivoire (Ouest), le Mali et le Niger (Nord), "est un atout" pour le pays des hommes intègres qui a pour "ambition de construire une économie ouverte et compétitive"
Il a continué que les nouvelles autorités qui ont fait de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption leur leitmotiv, a entrepris de profondes réformes sur le plan institutionnel, réglementaire et fiscal pour promouvoir le secteur privé, citant à titre d’exemple les mesures prises en 2016 pour faciliter la création d’entreprises au Burkina.
Ainsi le délai de création d'une société est désormais de "24 heures contre cinq jours auparavant. De même le capital minimum des sociétés à responsabilité limitée (SARL) a été fixé le 03 mai dernier à 5.000 FCFA contre 100.000 F et le recours à un notaire pour la création d’une société est devenu facultatif", a-t-il rappelé.
Le chef de la délégation du MEDEF international Bruno Mettling a indiqué que c'est la "plus grosse et importante délégation d'entreprises françaises avec plus de 30 entreprises conduite dans un pays du Sahel ces dernières années", notant que la "lutte contre le terrorisme passe par le développement socio-économique" des pays.
BBO