Une commission tripartite (ministères en charge de la communication, de l’économie et des finances, de la fonction publique) a échangé, le mardi 27 septembre 2016 à Ouagadougou, avec les responsables dudit syndicat autour de sa plateforme revendicative.
Le gouvernement et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ne sont pas parvenus à accorder leur violon à l’issue de la rencontre initiée le mardi 27 septembre 2016. Débutée aux alentours de 9 heures 05 minutes, le conclave entre la partie gouvernementale (ministère de la Communication et des Relations avec le parlement, ministère de l’Economie des Finances, ministère de la Fonction publique) et les représentants du SYNATIC a, en effet, fait long feu. Interrompue, puis finalement suspendue, la rencontre s’est achevée sur un désaccord, selon le secrétaire général du SYNATIC, Siriki Dramé. «Nous ne reconnaissons pas dans tout ce qui a été dit par le gouvernement au cours de ces négociations. Nous avons tout simplement estimé que le gouvernement fait du dilatoire », a-t-il soutenu. En effet, le gouvernement , à écouter M. Dramé, a proposé une harmonisation de l’indemnité spécifique de code vestimentaire à hauteur de 11 000 F CFA pour l’ensemble des travailleurs des médias publics (RTB-Télé, RTB-Radio, Sidwaya) et du Service d’information du gouvernement (SIG). «Une proposition largement en-deçà des 200 000 F CFA que nous avons demandés », a-t-il fulminé. Le passage des médias publics du statut d’EPE à celui de société d’Etat est l’une des revendications du SYNATIC. Sur cette question, le gouvernement, a affirmé M. Dramé, a avancé un délai de 6 mois pour boucler l’étude sur la faisabilité du passage des médias d’Etat en société d’Etat. Hormis le code vestimentaire, la grille indemnitaire, contrairement à la proposition du SYNATIC, reste «inchangée», a-t-il souligné. Quid de la grève de 72 heures annoncée pour le 3 octobre prochain ? Elle reste maintenue jusqu’à nouvel ordre, a répondu, Siriki Dramé. Nous serons très vigilants pour ne pas trahir l’esprit et la confiance des travailleurs de l’information et des militants du SYNATIC. Nous sommes sur le pied de combat en vue d’aboutir à la satisfaction de nos revendications, a-t-il indiqué. «La balle est dans le camp du gouvernement. Il lui revient donc de travailler dans le sens de l’apaisement social qu’il souhaite», a-t-il laissé entendre.
La continuation du dialogue
Le ministre en charge de la communication, Rémis Fulgance Dandjinou a promis, pour sa part, qu’une solution sera trouvée. «Nous avons un impératif, c’est de parvenir à un tissu social apaisé. Je pense qu’il est aussi juste que chacun se rende compte qu’il y a des cadres réglementaires légaux à l’intérieur desquels nous travaillons. Si nous touchons à un élément pour une corporation donnée, il faut également prendre en compte les autres éléments», a-t-il fait comprendre. Nous prendrions simplement l’exemple du code vestimentaire qui est servi à la fois aux journalistes et aux diplomates. Si nous changeons l’indemnité du code vestimentaire pour les journalistes, nous allons devoir les changer également pour les diplomates, a illustré le ministre Dandjinou. «Il faut savoir qu’il y a des implications qui sont beaucoup plus importantes que notre cadre (de la communication, ndlr)», a-t-il estimé. Selon lui, il faut sérier et voir ce qui s’adresse spécifiquement aux travailleurs du monde de la communication. «Pour les autres points, il y a des discussions beaucoup plus larges notamment dans le cadre des rencontres gouvernement/partenaires sociaux où ils peuvent être abordés », a-t-il déclaré.
«En attendant, nous souhaitons la continuation du dialogue entre les différentes parties et ce, quelle que soit la situation », a-t-il plaidé. Le bureau national du SYNATIC prévoit, quant à lui, une assemblée générale, ce jeudi 29 septembre 2016 à Ouagadougou.
Aubin W. NANA