Depuis la célébration de l'an 1 du putsch manqué du 16 septembre 2015, les organisations de la société civile multiplient les sorties médiatiques. Hier, 26 septembre, le Mouvement pour l'engagement et le réveil citoyen (MERCI) a saisi l'occasion au Centre national de presse Norbert-Zongo pour se prononcer sur l'appareil judiciaire, du dysfonctionnement des réseaux de téléphonie mobile et sur la rentrée scolaire et universitaire à venir.
Si les parents des victimes du putsch manqué de l'ex-RSP sont mécontents d'une justice qui tarde à venir, le président du mouvement MERCI, Abdoulaye Yogo, pointe un doigt accusateur sur la justice indépendante afin qu'elle soit à la hauteur des attentes de la population. Pour lui, la justice n'a pas encore joué sa partition puisque le dossier des martyrs traîne.
Il a saisi l'occasion pour demander la collaboration entre le pouvoir judiciaire et les autres pouvoirs. « Dire que le juge n'a pas de leçon à recevoir de quelqu'un, c'est aller quand même aller trop loin en besogne. Et un juge qui se refuse de recevoir des leçons est un juge qui condamne l'évolution de sa carrière, du droit et de la société. Je pense que la justice doit travailler en collaboration avec les autres pouvoirs. Il faut une synergie d'actions entre les trois pouvoirs », a déclaré Abdoulaye Yogo.
Ce dernier a dénoncé les actes de certaines OSC qui ne plaident pas pour la manifestation de la justice. « Le mouvement CAR a dit que la question Isaac Zida, c'est de la diversion. Mais même s'ils ont aidé Zida à tuer notre économie, il faut qu'ils sachent que Zida a joué un rôle important dans la répression lors de l'insurrection populaire », a renchéri le président du MERCI.
En évoquant la question de la justice, le mouvement MERCI a dénoncé les problèmes de dysfonctionnement des réseaux de téléphonie mobile (Telmob, Airtel, Telecel). Pour Abdoulaye Yago, la qualité des services des réseaux ne satisfait pas les attentes des consommateurs. Il a fustigé le travail des administrateurs de l'ARCEP.
« Nous avons des difficultés pour communiquer. C'est un fait réel. Il faut que l'ARCEP prenne les consommateurs au sérieux. Il faudrait que le gouvernement renouvelle le mandat des administrateurs de cette structure. Ils n'y sont pas pour dormir mais pour défendre la population », a confié le président du MERCI.
Bientôt, c'est la rentrée scolaire et universitaire. Avant d'y arriver, le mouvement a exhorté le gouvernement à une réglementation des frais de scolarité et invité les premiers responsables de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur à des discussions sincères avec les acteurs de l'éducation pour une rentrée sereine.
« Il faut inclure les élèves, les étudiants dans la préparation de la rentrée. Il faut discuter avec les syndicats », a conclu Abdoulaye Yogo.
Aly Tinto
(Stagiaire)