Neuf jours après sa démission de son poste de secrétaire général de la Fédération burkinabè de football (FBF), Bertrand Kaboré n’a pas mis de temps à dévoiler son projet. Il a, en effet, au cours d’une conférence de presse le samedi 24 septembre 2016 à Royal hôtel, annoncé sa candidature au poste de président tout en invitant celui sortant, le colonel Sita Sangaré, à avoir la sagesse de se retirer pour s’occuper des affaires judiciaires que les autorités lui confiées.
Il était seul face à la presse alors que certains s’attendaient à le voir avec d’autres personnes. C’est généralement le cas quand l’affaire est d’importance. N’empêche, Bertrand Kaboré nous a paru sûr de son fait et n’a pas perdu son temps à user de circonlocutions. Dans une intervention liminaire, il a déclaré que c’est avec un réel plaisir qu’il reçoit les hommes de médias pour leur livrer un message ; lequel se veut un message de consolidation de la démocratie au Burkina, en général, mais dans le domaine du football en particulier.
Le démissionnaire de l’actuel bureau a rappelé qu’après l’élection de 2012 qui a connu la particularité qu’il n’y avait eu qu’un candidat sur la ligne de départ, celle de 2016 annonce déjà près de cinq candidats si l’on en croit les commentaires lus et entendus dans la presse. Chose, a-t-il dit, qui montre que la liberté de se présenter à une élection est reconnue à tout citoyen burkinabè. C’est donc au nom de cette liberté fondamentale qu’il a décidé de se présenter pour le poste de président.
Toutefois, Bertrand a précisé que cette décision ne signifie pas que tout était planifié, car parfois les vicissitudes de la vie peuvent avoir des conséquences incalculables et conduire à des prises de décision inattendues. Sa candidature, s’est-il empressé d’ajouter, est honnête et est en droite ligne avec son cursus dans le domaine du football. Par conséquent, elle n’est dirigée contre aucun groupe encore moins contre l’intérêt personnel de qui que ce soit.
Après avoir été joueur, entraîneur, dirigeant de club, président de la Ligue du Centre de football, secrétaire général, membre de la Commission média de la CAF et commissaire de match international, il pense en toute humilité qu’il a les atouts nécessaires pour servir honorablement le football burkinabè. A ce jour, il a une vision, une expérience, un savoir-faire et un bon carnet d’adresses qu’il voudrait mettre au service du football national. C’est pourquoi, l’ancien secrétaire général du colonel Sita Sangaré (c’est ainsi qu’il faut désormais l’appeler) sollicite la confiance des acteurs du football pour conduire des réformes à même d’apporter le changement réel.
En attendant de revenir en détail sur son programme de gouvernance, il a assuré les acteurs du football que son ambition, c’est de travailler à développer le football dans son ensemble contrairement à ce qu’on a constaté jusqu’à ce jour. Il estime que toute Fédération à l’image des grandes instances et associations sportives qui veut être prise au sérieux doit se doter de dirigeants expérimentés, disponibles, accessibles et capables de gérer dans la transparence les moyens mis à leur disposition.
La copie du programme
Le décor, on le voit, est bien planté et la presse qui voulait en savoir davantage a posé un feu roulant de questions. Le candidat déclaré est allé droit au but et a réaffirmé avec force qu’il a démissionné de son chef. En 2012, a-t-il rappelé, il était le principal artisan de la candidature du colonel Sita Sangaré et son directeur de campagne. Chemin faisant, il a constaté que les conditions et certains engagements de son programme n’ont pas été respectés. En outre, il était tenu à l’écart et devenu l’homme à abattre.
Parlant dudit programme, il a révélé que c’est lui qui l’a conçu et si le colonel Sita à la copie, lui il a l’original (éclats de rire dans la salle). Parmi les griefs faits à ancien patron, le manque d’une politique de relève à travers les petites catégories. Il en veut pour preuve les mauvais résultats des cadets et des juniors alors que dans un passé récent, on brillait dans ces différentes catégories. Mais n’est-il pas aussi comptable du bilan de celui qu’il incrimine aujourd’hui ? Selon lui, c’est tout à fait juste, étant donné qu’il a travaillé avec lui.
Mais il n’a trahi personne et sa décision de partir du bureau est guidée par le fait qu’on y travaille en vase clos. L’autre sujet a concerné l’achat du car des Etalons, sur lequel il y a beaucoup de non-dits. Bertrand a répondu qu’en tant que secrétaire général, il ne se mêle pas des finances et que la réponse peut être trouvée du côté de Ouaga 2000 où se trouve le siège de la Fédération. Pour conclure, il a dit espérer que la campagne qui s’annonce (le délai de dépôt des candidatures est fixé au 12 octobre prochain), se déroulera dans un esprit de fair-play et dans la courtoisie, car elle n’est pas synonyme de diatribes. Bien plus, il respecte tous les candidats connus ou inconnus à ce jour et souhaite que chacun joue sa partition.
Justin Daboné