Le Conseil d’administration de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a tenu sa 102e réunion le vendredi 23 septembre 2016, à Ouagadougou. Dirigés par le président de l’institution, Christian Adovelande, les travaux ont approuvé neuf nouveaux prêts à moyen et long terme.
La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) entend renforcer ses interventions pour être en phase avec l’augmentation prévisible des besoins d’investissements des pays-membres. C’est la raison pour laquelle la 102e réunion du Conseil d’administration, qui s’est tenue, le vendredi 23 septembre 2016, à Ouagadougou, s’est focalisée sur les perspectives 2016-2020 et le budget-programme 2017-2019. Les membres du Conseil d’administration de la BOAD ont apprécié les directives générales qui vont permettre l’élaboration desdits documents de référence. Ils vont être soumis pour amendement en décembre prochain. Sur la même lancée, le nouveau modèle de tarification des prêts de la BOAD a été examiné. « Ce nouveau modèle devrait permettre à notre institution d’aligner ses pratiques sur les standards internationaux en la matière en pratiquant une facturation plus souple de ses prêts », a expliqué le président de la BOAD, Christian Adovelande. Le communiqué final des travaux a mentionné que neuf nouveaux prêts à moyen et long terme, d’un montant total de 85 milliards de FCFA, ont été approuvés. « Ils portent à 3971,4 milliards de FCFA le montant global des financements à moyen et long terme de la BOAD, correspondant à 990 opérations. Une nouvelle opération de court terme de 5 milliards de FCFA porte, par ailleurs, sur le montant total des financements à court terme à 241,4 milliards de FCFA pour 30 opérations », a stipulé le communiqué. Ce qui porte, selon les conclusions, les financements cumulés de la BOAD à 4212,8 milliards de FCFA pour 1020 opérations. Les prêts accordés ont porté, par exemple, sur le financement de la mobilisation et la valorisation des eaux de surface dans le Plateau central, de la rénovation et l’extension de AZALAÏ Hôtel Indépendance de Ouagadougou au Burkina Faso ainsi que l’aménagement et le bitumage de la route Buba-Catiò en Guinée Bissau.
D’autres dossiers inscrits à l’ordre du jour de la 102e rencontre ont concerné les axes stratégiques de la Banque. Il s’est agi du développement rural, des infrastructures routières, de l’industrie hôtelière et de l’énergie. Pour M. Adovelande, ces axes sont « conformes » aux « secteurs essentiels » des pays-membres de la BOAD que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Au niveau du secteur de l’énergie, le Conseil d’administration s’est également penché sur trois projets « importants » à savoir le développement des pôles de production à vocation régionale, l’interconnexion des réseaux et la production privée d’électricité. « L’objectif général de la BOAD est de contribuer à mettre l’énergie, en qualité et quantité suffisantes, à la disposition des populations et des industries des Etats de l’UEMOA. A ce jour, notre institution a contribué à la réalisation d’environ 1500 Km de lignes électriques d’interconnexion entre Etats, ainsi qu’au renforcement, pour une puissance de plus 1000 mégawatts, des moyens de production, de transport et de distribution sur les réseaux inter-Etats », a soutenu le président de la BOAD.
128 milliards de F CFA pour 78 opérations
Il a indiqué que l’institution, par le biais du Fonds de développement énergie (FDE) dont elle assure la gestion, a permis de financer 13 opérations à hauteur de 230 milliards de F CFA. C’est pourquoi, parmi les nouveaux prêts qui viennent d’être accordés, figurent en bonne place des projets comme l’électrification rurale décentralisée de 62 localités dans les cinq régions du Togo à partir du système solaire photovoltaïque, l’interconnexion électrique Guinée-Mali avec la construction de la ligne 225 KV Sanankoroba – frontière de Guinée et l’extension du poste haute tension de Sanankoroba au Mali et l’implantation d’une centrale photovoltaïque de 50 MW à Kita au Mali.
Au cours de leurs travaux, le dossier inhérent à l’actualisation de la stratégie de prise de participation de la BOAD a aussi retenu l’attention des membres du Conseil d’administration. Même si depuis le début de ses activités opérationnelles en 1976, les prises de participation de la Banque s’élèvent à 128 milliards de F CFA pour 78 opérations, le président a reconnu la nécessité de revoir la stratégie. « Par ce canal, la BOAD a soutenu l’émergence d’entreprises d’envergure et contribué au développement et à la diversification du secteur financier au sein de l’UEMOA. En dépit de ce bilan positif, il s’est avéré nécessaire d’actualiser notre stratégie, pour prendre en compte les évolutions constatées au niveau régional et les nouveaux enjeux auxquels la BOAD doit faire face », a-t-il laissé entendre. Au total, plus d’une vingtaine de dossiers ont été appréciés lors de la réunion.
Le premier responsable de la Banque a exprimé sa gratitude aux autorités burkinabè qui ont permis la tenue de la rencontre à Ouagadougou. C’est un signe, selon Christian Adovelande, qui témoigne de leur attachement à l’institution et à l’intégration régionale. Créée le 14 novembre 1973, la BOAD a démarré ses activités en 1976. En tant qu’institution commune, elle se charge de financer le développement et de promouvoir l’intégration économique dans les pays de l’espace UEMOA. Elle dispose de trois guichets. Ce sont le Fonds de développement et de cohésion (FDC) qui finance des projets publics de développement, le guichet marchand pour les projets d’investissement à finalité commerciale et le Fonds de développement énergie (FDE).
Karim BADOLO