« Une cacophonie ». C’est ainsi que certains ont qualifié la commémoration du 1er anniversaire du putsch manqué de septembre 2015. Cela, pour plusieurs raisons. Entre autres, le boycott par certains parents des victimes du putsch manqué, de la cérémonie d’hommage qui a eu lieu le 16 septembre dernier, au cimetière de Gounghin. Ce même jour, la rencontre entre le Premier ministre et les parents des victimes, prévue pour se tenir à 13h, a « avorté ». Ces derniers reprochaient au gouvernement d’avoir été « négligent » à leur endroit. Une semaine après, les autorités semblent avoir rectifié le tir. Plusieurs actions sont en cours et des engagements ont été pris pour venir en aide aux blessés et aux parents des victimes. Du moins, c’est ce qui est ressorti de la rencontre tenue le 22 septembre 2016 à la primature, entre les associations des victimes et les membres du gouvernement, avec à leur tête, Paul Kaba Thiéba.
Après près de 2 heures d’échanges avec les blessés, parents des victimes et associations des victimes du putsch maqué et de l’insurrection populaire, c’est le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, qui a pris la parole au nom du gouvernement. Les premiers mots qu’il a prononcés sont allés à l’endroit des martyrs et des victimes. « Je voudrais, au nom du gouvernement, renouveler toute notre compassion et toutes nos condoléances aux victimes », a-t-il dit. Après les couacs d’ordre « organisationnel » et « communicationnel » survenus le 16 septembre dernier, selon le ministre, le gouvernement a tenu, ce jour 22 septembre, à rencontrer les parents des victimes, les blessés et diverses associations, afin d’échanger et rechercher des solutions aux différents problèmes qui ont été posés. Cela, a-t-il ajouté, intervient en plus des engagements qui ont été déjà pris par les autorités, en faveur des victimes. Entre autres, il y a d’abord, selon Maurice Dieudonné Bonanet, la construction des tombes dans les autres localités, pour les victimes décédées. « Le processus de la prise en compte des blessés a déjà commencé et le Premier ministre a annoncé l’évacuation prochaine de 4 blessés en Tunisie. La prise en charge des orphelins sur le plan de la scolarité est en cours, avec aussi l’indemnisation d’un certain nombre de blessés », a-t-il annoncé. En outre, le gouvernement entend faire en sorte que la commémoration du 2e anniversaire de l’insurrection populaire, les 30 et 31 octobre prochains, ne connaisse pas les mêmes couacs que celle du 1er anniversaire du putsch manqué. Pour cela, il entend travailler en synergie avec les associations des victimes et les parents des victimes. C’est dire qu’au cours de cette rencontre, toutes les questions ont été abordées.
« Nous avions l’impression que l’insurrection concernait seulement la ville de Ouagadougou »
Qu’il s’agisse des problèmes de logement de certaines blessés, de la question de la prise en charge des pupilles de la Nation ou encore des indemnisations, le porte-parole du gouvernement s’est voulu rassurant. « Le président du Faso a donné des instructions fermes à l’ensemble des ministres concernés. Des engagements ont été pris et les parents des victimes ont confirmé le début de la mise en œuvre de ces engagements », a indiqué le ministre. Victor Pouahoulabou, porte-parole des blessés et des parents des victimes, a rassuré que tout est rentré dans l’ordre en ce qui concerne la mésentente qu’il y a eu lors de la célébration de l’anniversaire du putsch manqué. Pour la prise en compte des préoccupations des blessés et des parents des victimes, il a indiqué qu’une commission a été mise en place. « Nous attendons le travail au niveau de cette commission. Une fois que la commission aura fini, nous vous reviendrons. Mais, nous avons la conviction que le travail sera bien fait », a-t-il affirmé. Djibilirou Fofana, président de l’Association des victimes du putsch manqué et de l’insurrection populaire dans la province du Houet, s’est réjoui du fait que la ville de Bobo-Dioulasso ait été associée cette fois-ci. « Nous n’étions pas au courant de la plupart des décisions qui étaient prises et nous avions l’impression que l’insurrection concernait seulement la ville de Ouagadougou. Cette fois-ci, nous avons été associés. Le Premier ministre nous a rassurés que nos doléances seront prises en compte et nous espérons que les choses iront pour le mieux, à partir de maintenant », a-t-il souhaité.
Adama SIGUE