Les élections consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) sont prévues pour le 13 novembre 2016. A deux mois de l’échéance, les acteurs économiques ne s’accordent pas sur les textes régissant l’institution. Pour le porte-parole de la Coalition des acteurs économiques pour un commerce équitable, El Hadj Harouna Gouem, rencontré le lundi 19 septembre 2016, il faut aller aux élections pour permettre à l’économie burkinabè de repartir de bon pied.
Pendant que le comité d’organisation des élections consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) s’attelle à l’effectivité de l’échéance du 13 novembre 2016, la révision des textes continue d’animer les débats dans les différentes structures du monde économique. La Coalition des acteurs économiques pour un commerce équitable lutte depuis sa création pour la tenue effective des élections avec les textes actuels. Pour son porte-parole, El Hadj Harouna Gouem, les arguments des partisans de la révision « ne tiennent pas ». En effet, ces derniers réclament une revue à la hausse des sièges de la région du Centre à 77%, l’interdiction de la candidature de certains acteurs proches du régime Blaise Compaoré et le prolongement du délai d’inscription sur les listes. «A l’issue de l’enrôlement, plus de 12 000 électeurs se sont enrôlés avec plus de 4 000 pour la région du Centre», a informé El Hadj Harouna Gouem ajoutant que depuis leur institution, les élections consulaires n’ont jamais connu autant d’engouement. En sus, il a expliqué que la période d’inscription était assez raisonnable pour que ceux qui le désirent puissent s’inscrire. Pour ce qui est de l’augmentation souhaitée du nombre de sièges dans le Centre, le porte-parole de la coalition a estimé que non seulement sur la base de la liste électorale, cette circonscription n’a pas 77% d’inscrits. Mais aussi, le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat, chargé de l’organisation, a des critères différents des leurs. «Ils (les protestataires) disent se baser sur le nombre d’entreprises en 2013 alors que les affaires ne se sont pas limitées à cette date. Aussi, le ministère ne se base pas sur le nombre d’entreprises, mais sur d’autres critères comme le chiffre d’affaires et le montant de l’impôt payé. Donc derrière leur revendication, il doit avoir des agendas cachés parce qu’ils revendiquent des choses qui ne sont pas raisonnables», a-t-il dénoncé. Pour El Hadj Gouem, la coalition a mobilisé ses militants pour qu’ils s’inscrivent massivement. Sur les opérateurs économiques proches de l’ancien régime, il a été on ne peut clair: «Le monde économique doit débarquer de l’insurrection infinie et passer à la réconciliation. Quand les protestataires disent avoir une liste des opérateurs qui ont soutenu le coup d’Etat de septembre 2015, je pense qu’une telle liste ne devrait pas être publique avant que les intéressés ne soient jugés. Et Si cela s’avérait, des procédures doivent être engagées contre les intéressés». Que pense-t-il de ceux qui disent que les élections sont gagnées d’avance ? A cette question, Harouna Gouem a indiqué que cette opinion ne tient pas dans la mesure où dans chaque secteur, il y a plusieurs candidats, alors qu’il faut avoir le siège d’élu consulaire pour postuler à la présidence de la CCI-BF. De son avis, l’heure n’est pas à la déclaration des candidatures mais à la mobilisation des électeurs. «J’invite les autorités à poursuivre dans la dynamique actuelle pour que nous ayons des élections transparentes et incontestables», a conclu M. Gouem.
Joseph HARO