Le développement de l’Afrique passe en partie par les technologies de l’information et de la communication (TIC). Cependant, l’utilisation abusive et ignorante de celles-ci constitue un problème pour les utilisateurs. C’est dans cette optique que les experts africains se rencontrent du 20 au 21 septembre 2016 à Ouagadougou pour le 2e forum africain sur la protection des données personnelles. Au cours de ce colloque qui est placé sous la houlette de la Commission de l’Informatique et des Libertés (CIL), beaucoup de thèmes seront abordés, y compris celui du terrorisme.
Ouverte au monde extérieur, l’Afrique s’est vu envahir ces dernières années par les Technologies de l’information et de la communication (TIC). Intégrés dans les habitudes et comportements de la population, ces outils s’appliquent aux données de façon générale, lesquelles constituent « une valeur inestimable » dont l’exploitation pourrait procurer de la fortune à des personnes, à des industries, y compris celle du Net. En effet, selon la présidente de la CIL, Marguerite Ouédraogo/Bonané, le traitement de ces données comporte des risques énormes en matière de libertés des citoyens du monde, et les mesures de sécurité à prendre dépendent de l’ampleur de ces dangers et du contexte global dans lequel ces traitements sont effectués.
La prise de conscience de ces enjeux a poussé bon nombre de pays africains à se doter d’un arsenal juridique minimum en matière de protection des informations personnelles. Comme les Nations européennes qui ont ressenti le besoin de se regrouper pour apporter une réponse plus efficace à la question, les experts africains ont eux aussi décidé de se donner la main à travers ce 2e forum africain qui leur permettra se s’informer mutuellement des enjeux liés à la protection de ces données à l’ère du développement fulgurant des TIC, de partager ensemble leurs expériences respectives dans la promotion des informations privées, de susciter, chez tous, la réflexion pour une amélioration de nos systèmes de protection mais aussi d’encourager les pays qui ne disposent pas encore de législation spécifique et/ou d’autorités de protection fonctionnelles à emboîter le pas à leurs devanciers.
Le colloque qui réunit les autorités rappelle deux réalités, à en croire la représentante du Premier ministre, Aminata Sana/Congo, ministre du Développement, de l’Economie numérique et des Postes : d’une part, que la protection de ces informations n’est pas un vain mot pour les pays en développement, et d’autre part que l’espace africain est un cadre important pour la promotion de la démocratie, des droits humains et la culture de la responsabilité d’entreprise.
Les spécialistes, venus entre autres du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mali, du Maroc et de la Tunisie, saluent cette initiative au cours de laquelle ils évoqueront les grandes questions actuelles sur la protection des données personnelles et de la vie privée ainsi que sur le terrorisme car pour eux, au-delà des enjeux économiques et juridiques, il existe aussi ceux sécuritaires dans un contexte d’internationalisation de la criminalité sur la toile.
Ainsi, ce forum devrait permettre, en outre, l’adoption des statuts du Réseau africain des autorités de protection de données personnelles afin d’amorcer le processus de collaboration qui donnera la possibilité de mener ensemble la lutte pour défendre les intérêts des citoyens africains.
Ebouman Pélagie Bassolé