La capitale Burkinabè abrite la 9e Conférence annuelle et de la 10e Assemblée générale de l’Association francophone des Autorités de protection des données personnelles. Les travaux ont débuté ce mardi et les participants ont deux jours pour échanger sur les défis liés à la protection des données personnelles.
La rencontre régionale réunit une centaine de participants venant d’une quinzaine de pays. Elle vise, selon les organisateurs, à se mobiliser pour lutter contre les dérives de la société de l’information et formaliser le réseau des autorités de protection des données personnelles par l’adoption des statuts.
Un état des lieux fait ressortir que seuls 18 pays africains, dont le Burkina Faso, disposent d’un cadre juridique et institutionnel en matière de protection des données personnelles. La rencontre sera donc l’occasion de d’inciter les pays à la traîne à adopter un cadre juridique et institutionnel.
La priorité aujourd’hui est de collaborer pour résoudre les problèmes de transfert des données selon Marguerite Ouédraogo Bonané, la présidente de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) du Burkina Faso. Cette mutualisation des efforts s’impose face à la cybercriminalité et menace terroriste. Comme elle le fait remarquer, «Si les nations européennes, plus développées ont ressenti le besoin de se regrouper pour apporter une réponse plus efficace à la question, il ne saurait en être autrement pour nous ».
Aminata Sana Congo, la ministre burkinabè en charge de l’Economie numérique, a souhaité pour sa part que ce forum soit un espace de partage des bonnes pratiques et expériences. « C’est l’occasion pour que les différents pays discutent autour de ce sujet. Au niveau aussi des données à caractère personnel c’est encore l’occasion pour voir comment faire pour sensibiliser la population », dit-elle, convaincue que « la protection des données personnelles n’est pas un vain mot pour les pays en développement et que l’espace africain est un cadre important pour la promotion de la démocratie, des droits humains et la culture de la responsabilité d’entreprise ».
Quatorze communications, portant sur le les innovations technologiques et la prise en compte de la vie privée, la protection des données à l’ère de la technologie mobile seront données. Les participants vont aussi se pencher sur la question du «terrorisme face aux dangers du numérique, les données personnelles et la jeunesse, comment les jeunes utilisent ces données, quelles sont les mesures de sécurité à prendre lors l’exploitation des données des individus», précise Marguerite Ouédraogo Bonané.
A noter aussi que le forum, devrait déboucher sur l’adoption d’un statut des réseaux des autorités de protection des données pour une meilleure défense des intérêts des citoyens.