Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a présidé, le lundi 19 septembre 2016 à New York, en marge des travaux de la 71e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), une réunion de haut niveau sur l’autonomisation des femmes et dividende démographique.
Ils étaient nombreux, les chefs d’Etat et de gouvernement africains à prendre part à la réunion de haut niveau sur l’autonomisation des femmes et dividende démographique, le lundi 19 septembre à New York. Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Paul Kagamé du Rwanda, Idriss Déby Itno du Tchad, président en exercice de l’Union africaine, Patrice Talon du Bénin, Peter Mutharika du Malawi, etc. ont, tour à tour, partagé leurs expériences dans la prise en compte du dividende démographique. Le dividende démographique, selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), se définit comme l’avantage économique tiré d’une proportion relativement importante de personnes en âge de travailler au sein de la population, qui bénéficient d’investissements en faveur de leur autonomisation, de leur formation et de leur emploi. La réunion, présidée par le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a été co-organisée par l’UNFPA et la Banque mondiale. Elle s’est tenue dans le cadre de l’initiative Autonomisation des femmes et dividende démographique dans le Sahel (projet SWEDD), un projet à travers lequel, l’UNFPA entend renforcer l’engagement politique des Etats-membres pour accélérer la transition démographique et donner l’impulsion nécessaire à la réalisation du dividende démographique. En présence de partenaires techniques et financiers, dont la France et la Norvège, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont planché sur les voies et moyens pour une véritable prise en compte de la question démographique. Maîtriser la fécondité, d’une part, et investir dans la femme et la jeunesse pour leur autonomisation, d’autre part, telle est l’option proposée par les participants. Pour la maîtrise de la fécondité, les intervenants ont recommandé l’investissement dans la santé de la reproduction. Ils ont, en outre, relevé la nécessité pour les Etats d’investir dans l’éducation des jeunes et des femmes, dans leur santé, dans la lutte contre le chômage. « Nous devons faire de la capture du dividende démographique un axe central de la réalisation du développement durable et de l’atteinte des ODD, d’ici à 2030 », a déclaré le président Roch Marc Christian Kaboré. Selon lui, une telle démarche permettra de poser des bases solides en prévision de la session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine en 2017 dont le thème est : « Exploiter le dividende démographique en investissant dans les jeunes ». Pour la Première ministre de la Norvège, Erna Solberg, des jeunes éduqués et sains peuvent apporter une contribution significative à leur communauté. C’est pourquoi, elle a rassuré que son pays continuera à soutenir les efforts de l’UNFPA en Afrique. « Je suis engagé à protéger les femmes et les filles, à assurer la formation des jeunes et à développer leur compétences », a fait comprendre pour sa part le président malawite, Peter Mutharika. Roch Marc Christain Kaboré a, lui aussi, réaffirmé son « engagement sans réserve à défendre la cause des jeunes et des femmes et à travailler de façon étroite avec les autres chefs d’Etat du continent pour qu’il en soit ainsi dans le processus de développement de nos pays ».
Eviter le piège
démographique
Le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Cheikhe Hadjibou Soumaré, a souhaité, pour sa part, que les Etats sachent « éviter le piège démographique ». « Ne pas insister simplement sur les aspects démographiques, mais à côté de cela mettre l’accent sur les politiques de transformation structurelle de nos économies pour créer autant d’emplois et aller vers l’objectif que nous nous sommes fixé sur la capture de dividende démographique », a-t-il expliqué. Sans la prise en compte de cet aspect, pense le président Soumaré, « nous allons nous retrouver dans ce que nous voyons aujourd’hui dans certains pays qui ont réussi la maîtrise de la pyramide démographique mais qui, du fait de politique non reluisante de transformation des économies, sont dans le piège de la contestation des jeunes qui forment la majeure partie de la population ». Pour le président Kaboré, si les jeunes ont souhaité avoir cette rencontre avec les chefs d’Etat, c’est pour également montrer qu’il y a un niveau de décision politique à assumer. « Il appartient aux différents chefs d’Etat et de gouvernement qui sont là de pouvoir avoir cette responsabilité d’assumer la mission d’investir dans la jeunesse, dans les femmes en tenant compte des programmes que nous avons déjà (…) mais aussi en développant des politiques cohérentes de restructuration de nos économies », a-t-il souligné. Les chefs d’Etat et de gouvernement, les partenaires techniques et financiers ainsi que les jeunes leaders du Réseau des organisations des jeunes leaders africains des Nations unies pour l'atteinte des ODD (ROJALNU/ODD/Afrique ) ont remercié le président du Faso pour avoir présidé la rencontre dont les conclusions permettront aux différents décideurs de placer la jeunesse et la femme au cœur des options de développement.
Enok KINDO
(Envoyé spécial à New York)