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Tiao entendu par la gendarmerie
Publié le samedi 17 septembre 2016  |  L`Observateur Paalga
Luc
© Autre presse
Luc Adolphe Tiao
Premier ministre Burkinabè.




La religion des habitants de Laye et de la plupart des autres localités du Burkina est certainement faite selon laquelle cette année sera une année d’abondance, tant les champs ont été arrosés par Dame pluie, et continuent de l’être en ce mi-septembre. En attendant que je te livre les relevés hebdomadaires des sorciers du ciel du côté de l’ASECNA, laisse-moi te féliciter, toi et tous les autres paysans, pour les bonnes récoltes en perspective. Et ce n’est pas le ministre de l’Agriculture qui dira le contraire, lui qui parcourt en ce moment les quatre coins du Faso pour toucher la réalité de la saison pluvieuse. Cette semaine à Dori, il est tombé 41,6 mm d’eau ; 48 à Ouahigouya ; 59,1 à Ouagadougou ; 31,8 à Dédougou ; 28,3 à Fada ; 92,3 à Bobo-Dioulasso ; 51,7 à Boromo ; 110,1 à Pô ; 47,6 à Gaoua et 36,9 mm à Bogandé.

Cher Wambi, il y a exactement un an, jour pour jour, qu’est intervenu ce qu’on a qualifié de « coup d’Etat le plus bête du monde » heureusement taillé en pièces. Je veux parler du putsch manqué des éléments de l’ex-RSP, le 16 septembre 2015. Depuis ce temps, les éléments de la garde prétorienne ont été dispersés aux quatre vents en direction des autres casernes du pays. La hiérarchie militaire avait alors demandé au reste de la troupe d’accueillir ces brebis égarées dans la fraternité d’armes.

Est-ce pour autant que la greffe a pris ? Le journal de ton oncle Nakibeugo a essayé d’en savoir davantage, mais a essuyé une fin de non-recevoir du chef d’état-major général des armées par lettre interposée.

Mais de ce qui me revient, de part et d’autre, la transplantation au forceps a connu des fortunes diverses. On ne peut donc pas dire que la greffe a complètement pris.

Est-ce dû à un rejet du corps receveur ou est-ce que c’est le vilain greffon qui refuse de s’adapter aux conditions du nouvel organisme ?

Cela dit, cher cousin, il ne fallait pas s’attendre à une rapide harmonie au regard de l’incompatibilité de tous genres qui a pendant longtemps existé entre les hommes de Diendéré, choyés et bien équipés, et le reste de l’armée dont le gros de la troupe mangeait de la vache enragée.



Cher Wambi, mardi dernier, L’Observateur Paalga a livré le scoop en annonçant le retour effectif au bercail de l’ancien Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Rentré le week-end passé de son exil abidjanais par la route, l’ex-chef de gouvernement a d’abord effectué un bref séjour dans son village, Pouni, dans le Sanguié avant de se rendre à la gendarmerie à Ouagadougou où il a été auditionné.

Sans être dans le secret des dieux, on imagine aisément que cet interrogatoire a porté essentiellement sur sa réquisition appelant « l’armée à assurer le maintien de l’ordre avec usage des armes » le 30 novembre 2014, premier jour de l’insurrection populaire.

Luc Adolphe Tiao et l’ensemble de son gouvernement sont actuellement l’objet de poursuites judiciaires votées par le Parlement de la Transition. Ils sont accusés de « faits de coups et blessures volontaires, complicité de coups et blessures, assassinat et complicité d’assassinat ».

A ce que j’ai appris, cette audition s’est bien passée dans une ambiance de courtoisie et l’intéressé a pu regagner son domicile d’où il reste à la disposition de la justice.



Cher cousin, je reste sur ce dossier pour t’annoncer que les seize ministres du dernier gouvernement de Blaise qui avaient été au préalable entendus le mardi 6 septembre par la gendarmerie ont été de nouveau convoqués hier chez les pandores. Mais une fois sur les lieux, ils ont été renvoyés à la Haute Cour de justice pour des auditions programmées. Une première vague a effectivement été entendue hier jeudi 15 septembre 2016, et d’autres groupes le seront aujourd’hui et les jours à venir.

J’ai également appris que tous les prévenus sont désormais interdits de quitter le territoire national. Une prescription judiciaire qui tombe au moment où l’ancien ministre de l’Agriculture, Mahama Zoungrana, devait se rendre à la FAO, dimanche prochain dans le cadre d’un contrat avec l’institution. Il a alors introduit une requête l’autorisant à répondre à ses obligations professionnelles dont la suite ne lui avait pas été communiquée au moment où je refermais l’enveloppe de cette lettre.

Cher Wambi, il y a 30 ans de cela, jour pour jour, soit le 14 septembre 1976 que survenait l’accident d’hélicoptère à la verticale de Poa, dans le Boulkiendé. Un crash qui fit en son temps plusieurs victimes. A savoir deux ministres : Bagnanmou Bondé (Justice) et Jean Luc Koulidiati (Information, Postes et Télécommunications), et plusieurs hauts fonctionnaires, André Miain Kambiré des Postes, et Apollinaire Ouoba, directeur de cabinet du ministre Koulidiati.

Mais dans le milieu de l’Information, on aura une pensée pieuse pour Bernard Konkobo, directeur des services de l’Information qui a trouvé la mort dans ces circonstances et pour qui des messes ont été dites ce 14 septembre dans plusieurs églises de Ouagadougou.

Toujours dans le registre nécrologique, j’ai le regret de t’annoncer le décès, ce mercredi 14 septembre, à Paris, d’Ignace Sandwouidi, ancien professeur de Lettres, ancien inspecteur de l’enseignement, fonctionnaire international retraité de l’UNESCO, et consultant. Il fut, si on peut le dire, président, de droit d’aînesse, du comité de désignation du président de la Transition.

A présent, cher cousin, je m’en vais partager avec toi le contenu du carnet secret de Tipoko l’Intrigante.



- L’ancien Premier ministre de Transition, Yacouba Isaac Zida, est désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Le président du Faso, cumulativement ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Roch Marc Christian Kaboré, a fini par ordonner, comme l’impose la procédure militaire, l’émission dudit mandat à l’encontre du général de division pour « désertion en temps de paix et refus d’obtempérer ».

Au cours de sa conférence de presse de mercredi dernier, le procureur du Faso, Maïza Sérémé, a déclaré que lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, « c’est Zida qui menait les opérations du RSP ». Avant d’assurer, dès le lendemain, la vacance du pouvoir due à la fuite de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire. Intérim qu’il a occupé quelque deux mois avant d’être nommé Premier ministre sous la Transition.



- Par l’intermédiaire de son avocat français, Me Varaut, Djibril Bassolé a déposé, hier jeudi 15 septembre 2016, une plainte devant le Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires.

Mis en cause dans l’affaire des « écoutes téléphoniques » consécutives au putsch du 16 septembre 2015 qu’il aurait soutenu, l’ancien chef de la diplomatie burkinabè séjourne, depuis octobre de la même année, à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

Karim Wade, fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, avait lui aussi saisi le Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires, lequel avait appelé le pouvoir de Macky Sall au respect des droits du prévenu.



- Depuis le mois de juillet 2016, les 4 200 enseignants du secondaire que le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré a recrutés sont en formation, et ce pour six mois dont trois in situ, à l’Ecole normale supérieure de l’université de Koudougou (ENS/UK). Mais voilà, depuis cette période, il n’y a pas véritablement de paiement des formateurs. En effet, seulement 200 000 FCFA ont été versés aux formateurs permanents. Quant aux vacataires, il était prévu une rémunération de l’ordre de 15 000 F/h pour les cours théoriques et de 10 000 F/h pour les cours pratiques. Mais à la grande surprise de ceux qui forment les futurs enseignants, l’administration a présenté des états qui autorisent le paiement des vacataires à raison de 6 000 F/h. Chose qu’ils ont naturellement refusé, exception faite de trois de leurs camarades qui n’ont eu de choix que de passer à la caisse. Il nous revient que lesdits formateurs ont tenu une assemblée générale hier même et ont décidé que si, au plus tard lundi 19 septembre, rien n’est fait pour arranger la situation, les cours seront suspendus. La situation est d’autant plus confuse qu’en cette période de vacances où les salles sont libres à l’ENS/UK, les pensionnaires actuels ne comprennent pas que l’administration puisse aller louer des locaux à l’extérieur pour la tenue de la formation. Affaire à suivre.



- Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces derniers temps, le Faso Dan Fani, cette cotonnade 100% burkinabè, a repris ses couleurs après la fin de son âge d’or sous la Révolution de Thomas Sankara. Tant les Burkinabè, hommes comme femmes, jeunes comme vieux, s’intéressent de plus en plus à ce tissu traditionnel utilisé dans la création de tout type de vêtements. Au grand bonheur des tisseuses et des couturiers du pays.

Pour mieux renforcer ce regain d’intérêt pour le Faso Dan Fani, le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Tahirou Barry, a invité l’ensemble de son personnel à donner l’exemple. Ainsi donc, dans tous les services de son département ministériel, tous les lundis et jeudis sont dédiés au pagne local par le port de la tenue traditionnelle. Une initiative qui a suscité l’adhésion pleine et entière de l’ensemble des travailleurs de la Culture qui n’en finissent pas de donner de bons exemples dans bien de domaines. On se rappelle que depuis quelques mois déjà, chaque matin, le ministre et l’ensemble du personnel se rassemblent autour de ce qui est devenu là-bas la traditionnelle montée du drapeau sous l’intonation de l’hymne national.



- Dernière ligne droite avant les élections consulaires de novembre! Les listes des potentiels électeurs et éventuels candidats sont connues depuis le mardi 13 septembre et visibles sur le site de l’institution. Mais ce qui fait l’objet de commentaires dans certains milieux, c’est les méthodes choisies par des indélicats pour pouvoir se faire enregistrer. Ainsi il en est qui auraient falsifié des registres de commerce, inventé des numéros IFU et autres documents administratifs exigés. Des fausses pièces donc en sus des tentatives de fraudes, heureusement détectées à temps. Ce qui, en principe, mérite des investigations et, au besoin, des poursuites pour les auteurs et les complices, soit presque deux milliers de personnes. Et dans tout ça ils seront les premiers à crier à l’injustice et à la victimisation. Quel monde!

Toujours au sujet de la Chambre de commerce, l’un des candidats à sa présidence a été distingué récemment hors de nos frontières. Il s’agit d’Apollinaire Compaoré, le président du groupe Planor Afrique. En effet, selon nos confrères Hara Kiri du Togo et Le Télégramme du Bénin, respectivement dans leurs livraisons du 12 au 16 août et du 16 août dernier, l’homme d’affaires burkinabè a été désigné Prix Leadership Africain de l’année 2016 par Challenge Leadership Africain, un groupe de Think-Tank réunissant de jeunes intellectuels africains qui entendent donner une autre image de l’Afrique. La distinction, de portée continentale, sera remise à Apollinaire Compaoré le 24 septembre prochain à Ouagadougou au cours d’une soirée de gala.



- Qu’est-ce qui a bien pu pousser l’épouse du directeur général de l'Institut panafricain pour le développement/Région Afrique de l'Ouest et du Sahel (IPD/AOS) à en finir avec la vie de son époux ? A travers notre service de messagerie, L’Obs SMS, nous vous informions du drame qui a frappé ce fonctionnaire international. Fernand Pissang Keller, ce Camerounais, qui était en service depuis quelque temps dans notre pays à la tête de l’IPD/AOS, a en effet été tué par sa propre femme, qui, dit-on, souffrirait de troubles mentaux. Après son forfait le dimanche 11 septembre dernier, Madame, d’origine éthiopienne, s’est ensuite constituée prisonnière à la gendarmerie, expliquant à la maréchaussée qu’elle venait de planter un couteau dans le cœur de son pauvre époux. Pour quelles raisons ? L’enquête ouverte aussitôt nous le dira certainement un jour.



- La répression de l’incivisme routier a été entamée le mardi 13 septembre 2016 devant le tribunal correctionnel de Ouagadougou. Doivent être réprimés des faits commis entre février et fin août 2016 : ce sont notamment des infractions au code de la route suivies de « coups et blessures volontaires » sur des agents publics dans l’exercice de leur fonction. Dans le box des accusés, il y avait seize usagers de la route qui, après non-respect des feux tricolores, ont refusé de s’arrêter à l’ordre des policiers, les percutant violemment même pour certains cas. Dans l’édition du mercredi 14 septembre, nous vous avions fait le récit de la première partie de l’audience au cours de laquelle quatre cas ont été examinés dont un seul, celui de Sidiki Bélem tranché : la condamnation à trois mois de prison ferme et à une amende 193 000 F CFA. Les trois autres ayant été mis en délibéré pour le 20 septembre prochain. C’est à cette date que le tribunal a renvoyé le jugement de la dizaine d’autres prévenus qu’il n’a pas pu entendre. Affaire à suivre.



- Comme nous l’annoncions dans une de nos précédentes lettres, Bertrand Kaboré, secrétaire général de la Fédération burkinabè de football (FBF), s’était déclaré candidat à la succession de Sita Sangaré à la tête de l’organisation dirigeante du football burkinabè, dont le mandat arrive à échéance. Eh bien, il a rendu le tablier hier jeudi 15 septembre et se tient d’ores et déjà disponible à débuter sa chasse aux voix.



- Le vendredi 09 septembre se tenaient à Kaya les épreuves sportives dans le cadre du recrutement militaire 2016. Parmi les candidats, un venu de Boussouma qui, malheureusement, ne terminera pas la compétition. En effet, pendant la course d’endurance, il s’effondrera et décèdera quelques instants plus tard après son transfert à l’hôpital régional. Une situation douloureuse qui interpelle les uns et les autres quant à la nécessité d’avoir un minimum d’éléments sur sa santé, ne serait-ce que par un contrôle régulier de sa tension artérielle. En attendant, c’est une famille et des amis éplorés qui ont assisté, impuissants, à cette tragédie.



Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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