Le 20 août 2016, les conseillers municipaux du MPP dans la commune de Pabré, au cours d’une conférence de presse, ont annoncé la suspension de leur participation au conseil municipal. Ces derniers ont exigé un audit des différents lotissements qui ont eu lieu dans la commune. Le 14 septembre, c’était le tour du comité de soutien à l’action du maire de cette commune rurale de convoquer les hommes de médias pour dire « la vérité sur le mensonge que véhiculent certaines personnes de mauvaise foi sur les terrains lotis», une question qui d’ailleurs, selon eux, n’est pas le premier des soucis des populations.
D’entrée de jeu, on peut affirmer qu’ils ont tous gagné le pari de la mobilisation. Après celle des conseillers municipaux du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) le 20 août 2016 lors de leur conférence de presse, c’est au tour du comité de soutien à l’action du maire de la commune rurale de Pabré de remplir la salle des fêtes de la localité. Petit rappel sur l’essentiel de ce que les premiers conférenciers ont porté à la connaissance de l’opinion. « Nous, conseillers municipaux MPP de la commune rurale de Pabré, en accord avec les populations que nous représentons, avons décidé de surseoir à toute participation aux sessions du conseil municipal de Pabré. Nous exigeons comme préalable à notre participation au conseil municipal que la lumière soit faite à travers un audit des différents lotissements effectués dans la commune.» Le comité de soutien entend, à travers le rendez-vous du 14 septembre avec les pisse-copies, dire la vérité sur lesdits lotissements. Moumouni Rigmweogo, conseiller CDP avant la Transition, donne des explications sur celui du village de Sabtinga en 2012. Selon lui, cela a été fait par le maire de Signoghin, Pascal Tiga Ouédraogo. « A l’époque, le maire de Signoghin avait fait savoir aux populations que ce lotissement n’était pas celui de l’autorité publique mais privée. Un hectare de terre cultivable que possède un individu comptera pour 3 parcelles. Les gens ont protesté. Ils ont dit qu’il faut 5 parcelles. On leur a fait comprendre que cela n’est pas possible parce que pour un lotissement, il faut réserver la place pour un hôpital, un marché, un cimetière et des routes.
L’espace devient alors petit. Donc s’ils n’acceptent pas le principe, ils vont arrêter le processus. Ce qui ne fut pas le cas et les travaux ont débuté. Quand on a achevé les activités et qu’on voulait remettre les documents de possession de parcelles, les gens ont dit que ce n’était pas possible que le maire de Signoghin soit à la tête des travaux, pourtant le village relève de Pabré. Les deux maires se sont donc concertés et ont amené les papiers à Pabré. La remise des documents a été alors faite par l’édile de Pabré. En somme, nous n’avons enregistré aucun problème pour ces terres loties», a-t-il longuement développé.
Un appel aux autorités
Les conférenciers du jour disent admettre qu’un audit est normal pour tout travail administratif mais qu’ils ont été surpris de voir que les responsables du MPP ont mobilisé leur militants afin « qu’ils influencent le travail des auditeurs à travers de faux témoignages et des mensonges à des fins inconnues ». Le comité avoue ne pas comprendre pourquoi les conseillers MPP « s’agitent » sur les lotissements pendant qu’on les a votés pour qu’ils trouvent des solutions aux problèmes que rencontrent les populations. Pabré regroupe 22 villages et ce sont les bourgades de Sagnioniogo, de Pabré Saint-Joseph, de Tatabtenga et de Pabré Centre qui sont concernées par les lotissements. Face au refus des conseillers MPP de dialoguer, Zangré François, délégué adjoint à la mobilisation au CDP, et ses camarades invitent les premiers responsables du parti présidentiel à agir pour éviter que leur village vive une situation déplorable.
En rappel, à l’issue du scrutin du 22 mai dernier, le CDP a obtenu 21 conseillers, le MPP 19 conseillers, Le Faso Autrement 3 et l’UPC 1.
Akodia Ezékiel Ada