La section de la province du Kadiogo du Syndicat des travailleurs de la Santé humaine et animale (Syntsha) observera du lundi 19 au jeudi 22 septembre 2016 un sit-in sur leur lieu de travail de 7 heures à 11 heures. L’objectif de cette protestation est de dénoncer les agissements du gouvernement et du ministre de la Santé sur la crise que connait actuellement la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (Cameg). Telle est la substance du point de presse donné ce jeudi 15 septembre 2016 à Ouagadougou par leur premier responsable national, Pissyamba Ouédraogo.
Selon les explications des leaders du Syntsha, les sit-in se dérouleront au sein des formations sanitaires et autres lieux de travail du personnel de la santé humaine et animale. En ce qui concerne les formations et centres de santé, les consultations et les suivis médicaux seront suspendus quatre heures par jour, du 19 au 22 septembre prochain. Selon Pissyamba Ouédraogo, ce mouvement d’humeur décrété va concerner l’étendue du territoire de la province du Kadiogo (Ouagadougou et ses six communes rurales).
A travers ce débrayage, le syndicat exige l’annulation immédiate des décisions relatives à la Cameg prises après le 12 mai 2016 à savoir toutes les décisions du ministre de la Santé, les décisions du Conseil des ministres du jeudi 11 août 2016 portant nomination du Dr Salifou Konfé, du Dr Brice Evans Zoungrana comme représentant l’Etat au Conseil d’administration de la Cameg pour un mandat de deux ans et le récépissé de déclaration d’existence d’association du 24 août 2016.
Outre cela, il exige la relecture dans les brefs délais du statut de la Cameg pour en faire une société d’Etat et sur la base de ce nouveau statut procéder à la mise en place des organes soucieux de l’intérêt général, de celui des travailleurs et de la Cameg. Cela permettra à en croire M. Ouédraogo « de mettre fin aux tentations de bradages de la Cameg liées aux convoitises diverses d’où qu’elles viennent ». En sus, le Syntsha exige l’arrêt de la gestion politicienne des services de santé comme la Cameg.
« Au lieu de s’attaquer franchement aux ruptures de divers produits fournis par la Cameg constatées sur le terrain, ruptures qui viennent aggraver les multiples maux du système de santé, le gouvernement organise un bras de fer ambigu et inutile pour notre peuple avec les organes et les travailleurs de la Cameg (…) Pour notre part, cette opération coup de poing du gouvernement interpelle au-delà des travailleurs de la santé humaine et animale, tout citoyen honnête, car même en cas de mauvaise gestion de la Cameg par ses organes, il convenait de situer les responsabilités afin que chacun réponde des ses actes devant la loi. Par ce comportement indigne d’un Etat de droit, le gouvernement porte une atteinte grave au bon fonctionnement du système de santé déjà malade des ses multiples maux… » a indiqué Pissyamba Ouédraogo.
Selon ce dernier, si à l’issue de ces actions, des solutions satisfaisantes n’étaient pas trouvées, le Syntsha « tiendra le gouvernement pour seul responsable de la détérioration du climat social dans les secteurs de la santé humaine et animale ».
Pissyamba Ouédraogo et ses camarades ont dit se réserver le droit d’engager d’autres luttes multiformes allant dans la satisfaction de leur revendications sur la Cameg et de leur plateforme minimale qui se trouve entre les mains de l’exécutif depuis le 18 avril 2016.
Dimitri Kaboré