Un nouveau regroupement d’organisations de la société civile, baptisée « Dytaniè » s’est officiellement présenté à la presse, le jeudi 15 septembre 2016 à Ouagadougou. Cette coalition s’est assigné comme objectif, de préserver et renforcer les acquis de l’insurrection et de la Transition.
Les populations burkinabè sont invitées à rester vigilantes pour protéger leurs acquis engrangés à la suite de l’insurrection populaire d’octobre 2014. Cet appel à la « veille citoyenne » a été lancé, le 15 septembre 2016 par la coalition « Dytaniè » lors d’un point de presse animé par les porte-paroles de ce nouveau regroupement d’Organisations de la société civile (OSC). Les conférenciers ont d’emblée exprimé leur amertume de constater que la classe politique, qu’elle soit au pouvoir ou dans l’opposition, se détourne des problèmes réels des populations et des idéaux qu’elles ont défendus dans la rue. A l’endroit de ceux qui sont aux affaires, notamment, « ces porte-voix du peuple insurgé » reprochent leurs actions tendant à annihiler l’évolution des dossiers pendants en justice. Les ambigüités entretenues autour du projet de Constitution de la 5e République, les velléités de remise en cause des avantages sociaux du nouveau code minier sont autant de griefs que les militants de « Dytaniè » font au régime en place. Face à la presse, Serge Bambara alias Smockey du Balai citoyen, David Moyenga du Repère, Ounténi Ouoba de la ligue des panafricanistes, ont déploré « l’incapacité des gouvernants actuels à trouver de véritables réponses aux problèmes des populations ». Ils ont relevé l’inconséquence de la classe politique qui peine à tracer les sillons du changement qui donnerait au Burkina les espoirs de lendemains meilleurs. « C’est pour cela que nous, OSC, nous nous mettons en coalition baptisée Dytaniè pour constituer un cadre d’unité d’actions en vue de défendre l’esprit de l’insurrection et parvenir à une gouvernance au service des aspirations du peuple », ont-ils lancé.
Faire front contre le recul démocratique
En termes d’actes marquant un recul démocratique, les porte-paroles ont noté, entre autres, le refus d’officiers de l’armée de répondre aux convocations de justice, le fait que des mandats d’extradition reste en souffrance au ministère en charge des affaires étrangères, ou les ‘’manœuvres’’ du ministre de la Santé pour « contrôler les ressources de la CAMEG à des fins personnelles ». Le temps d’agir est arrivé, ont-ils avancé. A les entendre, la conférence de presse a marqué le lancement officiel de leurs actions futures pour « préserver et renforcer les acquis de l’insurrection populaire ». En réaction à ces déclarations, les journalistes ont interrogé les conférenciers sur leur sincérité dans cette nouvelle démarche dans la mesure où certaines OSC se sont discréditées aux yeux de l’opinion publique pour des luttes de positionnement. La presse a également invité les membres de la coalition à se prononcer, entre autres, sur la sortie médiatique du procureur près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou(TGI) et les accusations portées sur le général Yacouba Isaac Zida. La coalition Dytaniè s’est démarquée des OSC dites politiciennes, invitant à constater les acteurs de la société civile qui font l’objet de nomination par le régime en place, pour se faire une idée des « vrais acteurs de la société civile ». Quant à la récente conférence de presse du procureur du TGI de Ouagadougou, c’est juste un coup de communication pour faire croire que les dossiers avancent, d’après les conférenciers. S’agissant de Yacouba Isaac Zida, les conférenciers ont souhaité que chacun assume ses responsabilités. La coalition Dytaniè est un regroupement de neuf OSC et selon les porte-paroles du mouvement, toute organisation patriotique, sincère et intègre peut y adhérer.
Fabé Mamadou OUATTARA
Patricia SAVADOGO
(Stagiaire)