Ouagadougou- Les résultats des contre-expertises des analyses des supposés restes du défunt président Thomas Sankara et de ses compagnons, tués lors d'un coup d'Etat en octobre 1987, effectuées en Espagne, sont attendus à Ouagadougou, «la semaine à venir ou les semaines suivantes», a annoncé mercredi le tribunal militaire.
«Le juge a procédé au mois de juillet à la contre-expertise de l’analyse de l’ADN de 13 familles en raison de 3 par famille, le tout au compte de l’Etat burkinabè. Les résultats sont attendus la semaine à venir ou les semaines suivantes », a expliqué, lors d’un point de presse, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Ouagadougou, le commandant Alioune Zanré.
«Il en est de même pour les résultats des commissions rogatoires internationales que le juge a transmis à des homologues en Europe et en Afrique, afin de tenir compte des implications au plan international de cet assassinat », a-t-il ajouté.
Thomas Sankara, le père de la Révolution burkinabè et douze de ses compagnons ont été tués le 15 octobre 1987, lors d'un coup d'Etat qui a porté l’ex président Blaise Compaoré, à la tête du Burkina Faso.
Après les exhumations du 26 mai 2015, les premiers résultats balistiques réalisés en décembre 2015 en France, ont révélé que Sankara et ses compagnons ont été criblés de balles, tandis que les tests d'AND effectués sur les restes de dépouilles "n'ont rien donné de concret" du fait de l'altération des dépouilles.
Toutefois, trois familles dont celle de Thomas Sankara qui avaient émis des réserves, ont demandé des contre-expertises. Le gouvernement burkinabè a demandé d’effectuer des contre-expertises pour l’ensemble des victimes en Espagne.
Faisant le point de l’évolution du dossier, le commissaire du gouvernement a indiqué, ce mercredi, que 14 personnes ont été inculpées, 7 en détention, 7 non détenues, et deux en fuite faisant l’objet de mandat d’arrêt.
« Toutes les personnes mises en cause ont été entendues. 58 témoins et 13 parties civiles ont été entendus par le juge. Aucune liberté provisoire n’a été accordée », a rassuré le parquet militaire.
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