Début août de cette année, par une indiscrétion, l’ancien Premier ministre Luc Adolphe Tiao a informé certaines personnalités burkinabè de son retour imminent au pays.
Mais sur conseils de son médecin-traitant, il a dû différer la date de son projet.
Et soudain, vendredi 9 septembre dernier, un texto matinal de l’intéressé annonçait son arrivée le même jour.
Croyant que l’ex-chef de gouvernement rentrerait par avion, on l’attendait donc au plus tard en fin de journée. La durée du vol Abidjan-Ouagadougou n’excédant pas tout au plus quatre-vingt-dix minutes. Raison pour laquelle, L’Observateur Paalga, qui a eu la primeur de l’information, a diffusé, via sa messagerie électronique « L’Obs SMS », la nouvelle de ce retour dans les heures qui ont suivi l’émission dudit texto depuis Abidjan. Mais par la suite, le journal apprendra que c’est par la route que Luc Adolphe Tiao a décidé de rejoindre le Burkina en passant par Yamoussoukro, où il se trouvait déjà aux environs de 13 heures ce vendredi-là.
Mais quand l’intéressé a atteint la capitale politique ivoirienne, nous n’avons plus eu de ses nouvelles malgré nos multiples tentatives de tracer son itinéraire.
C’est finalement hier, lundi 12 septembre 2016, que nous avons appris qu’il a bel et bien pu franchir la frontière et se trouverait dans son village, Pouni-Zawara, dans la province du Sanguié.
Alors que dans la « Lettre pour Laye » du week-end nous nous demandions si avec la récente audition, par la gendarmerie, des membres du dernier gouvernement de Blaise les dignitaires déchus désirant rentrer au bercail franchiraient malgré tout le Rubicon, c’est l’effet contraire qui s’est produit chez l’ex-locataire du Palais de Koulouba.
En effet, ce dernier aurait décidé, contre l’avis de bien de ses proches, de mettre subitement fin à son exil abidjanais afin de répondre devant les juridictions de son pays, où il est solidairement poursuivi avec ses anciens ministres pour « faits de coups et blessures volontaires, complicité de coups et blessures, assassinat et complicité d’assassinat » lors de l’insurrection populaire. Il aurait même souhaité se rendre au plus vite à la gendarmerie, muni ou non de convocation.
L’audition, mardi 6 septembre, de seize de ses anciens collaborateurs aurait précipité ce come-back, d’autant que les interrogatoires ont porté, entre autres, sur cette fameuse réquisition de Luc Adolphe Tiao qui appelait « l’armée à assurer le maintien de l’ordre avec usage des armes » le 30 novembre 2014, premier jour de l’insurrection populaire.
Pour un acte courageux, ce retour en est vraiment un.
La Rédaction