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Burkina: "les terroristes ne peuvent plus prendre de ville au Sahel" (gl français)
Publié le mardi 13 septembre 2016  |  AFP
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© Autre presse par DR
Le général François-Xavier de Woillemont




Ouagadougou- Les groupes jihadistes du Sahel n’ont plus la capacité tactique de procéder à des actions d’envergure, comme prendre et contrôler une ville, a assuré mardi à Ouagadougou le nouveau commandant des forces françaises Barkhane, le général François-Xavier de Woillemont.

L’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson, en poste depuis avril
2013, quelques mois après le déclenchement de l’opération Serval pour déloger les jihadistes qui s’étaient emparés du nord du pays, s’est par ailleurs
déclaré, au terme de sa mission, convaincu d’un progrès vers la paix, assurant que "le terrorisme recule au Mali".

"Contrairement à l’impression qu’on peut avoir, les armées des pays du G5 (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso) et Barkhane remportent des succès importants contre les groupes terroristes", a déclaré le général de Woillemont à l’issue d’un entretien avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.

"Les groupes terroristes n’ont plus la capacité tactique de prendre une ville et de la contrôler. Au Sahel, il n’y a plus de groupes terroristes capables de mener des actions d’envergure", a ajouté l’officier français devant la presse.

"Ils restent dangereux comme tous les terroristes du monde, mais ils n’ont plus ce qu’ils ont à un certain moment appelé +l’industrialisation+ du terrorisme, notamment dans le nord du Mali", a poursuivi le chef de Barkhane, dispositif qui a pris en août 2014 le relais de l’opération Serval.

Interrogé sur l’apparition de nouveaux mouvements armés, notamment peuls, dans le centre du Mali, qui pourraient grossir les rangs des groupes jihadistes, il a répondu : "L’action militaire n’a de sens qu’au service d’une avancée politique, une avancée de la réconciliation et des accords de paix".

Interrogé sur la progression de l’Etat islamique (EI) au Sahel, notamment au Burkina Faso où le groupe a revendiqué pour la première fois une attaque contre un poste de douane au cours de laquelle un douanier et un civil ont été
tués le 1er septembre, le général de Woillemont a répondu que "l’expansion de l’EI (était) un phénomène mondial".

"On voit aussi dans cette lutte mondiale qu’au Sahel mais aussi en Syrie,
en Libye, on est aussi capable de leur porter des coups extrêmement rudes",
a-t-il indiqué.

"Ils peuvent faire des actions très médiatisées quelque part mais nous
vaincrons, nous gagnerons cette guerre même si par endroits on peut ressentir que ce sera long. Mais c’est l’union des volontés qui permettra de venir à bout de cet ennemi qui a des capacités de résilience", a conclu le général français.

L’ambassadeur de France au Mali a lui aussi jugé nécessaire de "distinguer
deux choses : la lutte contre le terrorisme et les attaques", au cours d’une
conférence de presse à Bamako.

"Indubitablement, le terrorisme recule au Mali. En revanche, les attaques
continuent. C’est facile de poser une mine, avec des +cibles molles+" (cibles
civiles qu’il est impossible de protéger complètement, NDLR), a affirmé cet
ancien officier de gendarmerie.

M. Huberson a par ailleurs exprimé sa "confiance" dans le succès de l’accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015 par le camp gouvernemental et l’ex-rébellion du nord du pays, malgré les retards accumulés dans son
application.

"Les choses vont à un rythme, mais donnez-moi l’exemple d’un processus de paix qui dans les trente dernières années est allé si vite", a-t-il lancé, tout en reconnaissant l’impossibilité d’avancer "sans la bonne volonté de toutes les parties maliennes impliquées".


roh-sd/ck/sst/bds
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