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Naaba Sigri de Saponé, concepteur du broyeur polyvalent "Il améliore l’agriculture, l’élevage, et..."
Publié le mardi 13 septembre 2016  |  Sidwaya




Naaba Sigri de Saponé, à l’état civil Tibila Oumar Rouamba, est l’initiateur d’une technologie innovante et simple : le broyeur polyvalent. Un instrument qui fait beaucoup de bien à l’agriculture et à l’élevage au Burkina par la transformation des sous-produits agricoles, notamment les aliments pour bétail et volaille. Il nous entretient sur les bienfaits de cette invention.

Sidwaya (S.) : Vous êtes concepteur de technologies agro-alimentaires et agro-pastorales, de quoi s’agit-il exactement ?

Naaba Sigri (N.S.) : Nous sommes innovateurs et inventeurs technologiques. Le broyeur polyvalent fait partie de nos innovations au Burkina Faso. C’est une machine entièrement inventée au Burkina Faso et qui permet de broyer les produits et les sous-produits agricoles pour en faire des aliments pour bétail et volaille, tels que les céréales, les tiges, les gousses, le foin… C’est un dispositif complet qui permet aux jeunes, porteurs de projets dans le domaine agro-pastoral, de s’installer à leur propre compte, pour transformer les sous-produits agricoles et le foin, les enrichir, les conditionner et les vendre sur le marché, sous forme d’aliments de bétail et de volaille. Notre broyeur polyvalent fait l’objet d’une protection et nous avons reçu le brevet d’invention auprès de l’Organisation africaine pour la propriété intellectuelle (OAPI). Cette technologie va dans le sens de l’amélioration de l’agriculture et l’élevage au Burkina, et dans le sens de la protection de notre environnement. Le broyeur polyvalent a été inventé depuis 2008, et il a fait son envol à partir de 2010. Les bénéfices ou les retombées de cette technologie qui profitent à l’agriculteur et à l’éleveur aujourd’hui au Burkina sont énormes. Nous avons, grâce à notre entreprise KATO, installé des centaines de broyeurs polyvalents dans les 13 régions du Burkina.

S. : Après quelques années de pratique, quels sont les résultats atteints aujourd’hui ?

N.S. : Ces pratiques et leurs résultats sont déjà sur le terrain dans les quatre coins du Burkina Faso, et même à l’extérieur du pays, à la satisfaction de l’agriculteur et de l’éleveur. Ceux de l’environnement apprécient notre technologie, parce qu’elle protège effectivement l’écosystème, car les animaux ne vont plus en pâturage dans la nature, donc plus de divagation des animaux.

S. : Comment les autorités en charge de l’agriculture et de l’élevage apprécient votre invention ?

N.S. : Notre invention fait partie des technologies qui ont été primées lors de la valorisation des résultats de recherches au Burkina. Concernant les bienfaits sur l’agriculture, cela donne de la valeur ajoutée, tous les sous-produits agricoles sont valorisés, grâce aux transformations qui profitent par la suite à l’élevage. Ces résultats satisfont les ministères en charge de l’Agriculture et des Ressources animales.
Notre invention est reconnue au Burkina et à l’extérieur. Le broyeur polyvalent a déjà fait l’objet de plusieurs expositions, ici au Burkina, et a reçu plusieurs distinctions. Il nous sera fastidieux de les citer tous, mais retenez que hormis les distinctions nationales, notamment celles du ministère des Ressources animales en 2013, en France, le broyeur polyvalent a été distinguée parmi les cent innovations en Afrique par l’AFD, le 1er prix de l’OAPI pour la meilleure invention à la 6e édition du FRSIT (Forum national sur la recherche scientifique et des innovations technologiques). Nous avons déjà été invités à Dakar, où nous avons donné une communication sur notre technologie, également à un grand salon, le SARA (Salon de l’agriculture et des ressources animales), à Abidjan en 2015, où nous sommes sortis avec tous les honneurs, surtout dans le cadre du développement de l’agriculture et de l’élevage en Côte d’Ivoire. Ce sont autant d’expositions et de salons au Burkina, en Afrique de l’Ouest et en Europe. Notre invention a trouvé de l’engouement auprès des producteurs. Ces derniers trouvent en notre technologie, de l’innovation pour l’avenir. Pour ne pas nous jeter trop de fleurs, j’ajouterai que nous avons été félicités par la Banque mondiale, pour le mérite de notre technologie.

S. : Quel message avez-vous à lancer ?

N.S. : Nous avons un slogan que nous prônons, nous disons qu’il faut assurer d’abord notre autosuffisance alimentaire ; voilà ce que nous souhaitons que l’autorité prenne en compte pour le développement, le bonheur des populations.
Nous souhaitons que l’on plante utile, ça veut dire les arbres fruitiers, tels le néré, le karité, le résinier, tout ce qui est utile pour notre avenir, pour la préservation de notre nature, notre environnement, pour les générations futures. Nous souhaitons que la population, pendant cette saison pluvieuse au Burkina et partout en Afrique de l’Ouest, plante utile. Une petite histoire : en Côte d’Ivoire, le président Houhouet-Boigny avait dit de planter l’anacardier pour arrêter le désert. Aujourd’hui, cela fait le bonheur des Ivoiriens, et le pays est le premier producteur d’anacardes.
C’est ce qu’on appelle planter utile. Alors nous souhaitons que chacun plante utile devant sa concession, dans son champ, sa ferme, et donne une éducation environnementale à tous les concitoyens.

ITW réalisée par
Barthélemy KABORE
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