Hier jeudi, la situation était tendue au siège de la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (Cameg). Le personnel opposé au limogeage du directeur général, le Docteur Chrysostome Kadéba et de son remplacement décidé par le nouveau conseil d’administration mis en place par le ministre de la santé, a refusé l’accès des locaux aux membres de la nouvelle instance qu’il désavoue. Ce vendredi matin, Fasozine a appris à travers une correspondance (que nous détenons), que le nouveau directeur, le Dr Damien Koussoubé a été installé dans ses fonctions « malgré le refus du personnel ».
C’est un personnel très remonté que nous avons rencontré ce vendredi matin au siège de la Cameg. Pour Ali Zongo le délégué du personnel, « il n’est pas question d’enfreindre aux textes de la Cameg ». « Pour nous, il n’y a pas deux Cameg, il n’y a que des agitateurs et c’est à la justice de trancher. Si le ministère continue, c’est à la justice d’agir et s’il n’y a pas de solution, c’est la gendarmerie qui devra agir ». Il affirme que l’avocat conseil de la Cameg a porté plainte ce vendredi matin contre « les agissements » du nouveau PCA qui a ensuite été convoqué pour répondre de ses actes.
C’est alors que Boucar Kouyaté, le PCA de la Cameg reconnu par les travailleurs fait son apparition au siège de l’institution sous l’ovation des travailleurs présents au sit-in. « Je suis et demeure le PCA de la Cameg selon les textes actuels de la Cameg. Nous ne faisons que défendre l’intérêt général des populations burkinabè », indique-t-il aux manifestants. M. Kouyaté dit ne pas comprendre le « blocage » actuel de l’institution. Il espère que les recours juridiques permettront de sortir de cette situation pour que la Cameg retrouve son fonctionnement optimal. Pour M. Kouyaté, « le Burkina est un Etat de droit, et quelque soit l’insuffisance des textes, il faut les appliquer et travailler à leurs amélioration au fur et à mesure ».
Pour Boucar Kouyaté, « le Burkina risque de perdre sa crédibilité auprès des autres pays d’Afrique » si la crise n’est résolue. « La Cameg est une centrale far en Afrique. Tout le monde va en voyage d’étude au Rwanda, la seule chose que les Rwandais sont allés regarder en voyage d’étude par rapport au système de santé, c’est une centrale d’achat. Et cette centrale d’achat, c’est la Cameg. C’est dire donc combien notre centrale d’achat est performante. Il faut qu’on nous aide donc à la garder et à l’améliorer », fait remarquer le PCA.
Rappelons que les agents de la Cameg observent depuis le mercredi 7 septembre un sit-in d’une semaine pour dénoncer le passage en force du ministre de la Santé, Smaila Ouédraogo, malgré le sursis en exécution de sa décision portant mise en place d’un nouveau conseil d’administration, prononcé par le tribunal administratif de Ouagadougou.
Abel Azonhandé