Le personnel de la Centrale d’achat des médicaments essentiels e génériques et des consommables médicaux (CAMEG) a empêché, le jeudi 8 septembre 2016, l’installation du nouveau directeur général, Dr Damien Koussoubé.
La crise qui sévit à la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG) est loin de connaître son dénouement. Hier, jeudi 8 septembre dans la soirée, le personnel s’est opposé à l’installation du nouveau directeur général, Dr Damien Koussoubé. Selon des sources, aux environs de 14 heures, une partie des agents en sit-in depuis la veille (mercredi 7 septembre) a refermé les portails de la CAMEG, empêchant de facto le nouveau Président du conseil d’administration (PCA), Dr Salifou Konfé, et Dr Koussoubé d’accéder à l’enceinte. Des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ont quadrillé le siège de la centrale, aptes à « intervenir si ça dérape ». La tension était palpable. L’autre moitié des manifestants, en face de la CAMEG, observaient les mouvements des forces de l’ordre. Aux environs de 16h20, l’avocat de la CAMEG, Me Jean Charles Tougma, arrive sur les lieux et brandit à la police des pièces et décisions « légales ». « C’est une procédure de référé (…) où le juge m’autorise à constater (…) s’il y a troubles et manifestations illicites sur l’activité de l’association de la CAMEG », explique l’homme de droit. Il exige le respect de la décision du Tribunal administratif qui a ordonné le sursis à exécution pour le nouveau récépissé de la CAMEG délivré par le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, en dépit de l’existence d’un premier. « Ce n’est pas du droit du DG nommé au mépris des textes de venir s’installer par la force. Le tribunal a tranché et la loi doit être respectée », assène une manifestante, Amsatou Wiminga. Le personnel n’est pas seul dans sa lutte. Il bénéficie également du soutien du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) et de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B). Le secrétaire général du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo, dit être venu défendre le droit de grève du personnel de la CAMEG. Le SG adjoint de la CGT-B, Norbert Ouangré, s’inquiète des « risques de saignée de la centrale d’achat des médicaments, si le changement au niveau de la direction générale se fait de façon illégale ». Il dénonce l’acharnement du ministre de la Santé, Dr Smaïla Ouédraogo, sur la CAMEG. M. Ouangré exhorte le personnel à la mobilisation.
Djakaridia SIRIBIE
Youssouf SAGNON