Peuple conscient du Burkina Faso,
Jeunesse consciente,
Patriotes convaincus,
Combattants de la liberté et de la dignité
Le 28 octobre 2014, des centaines de milliers de Burkinabè sont sortis dans la rue à travers tout le pays pour adresser un message au pouvoir de Blaise Compaoré : arrêter son projet de révision constitutionnelle. Hélas, ce dernier n’a pas entendu ou plutôt il n’a pas voulu entendre le message sorti des tripes du peuple en lutte. Celui-ci a alors pris ses responsabilités deux jours après en congédiant le régime autiste de Blaise Compaoré de la gestion des affaires de l’Etat. Malgré tout, durant la Transition, les reliques du régime déchu ont cru pouvoir restaurer leurs privilèges perdus en perpétrant le coup d’Etat du 16 septembre 2015. Une fois encore, le peuple s’est dressé comme un seul homme pour défendre sa victoire. Ces combats héroïques d’octobre 2014 et de septembre 2015 ont fait de nombreuses victimes. Leurs sacrifices pour restaurer l’honneur et la dignité de notre peuple restent à jamais gravés dans la mémoire collective burkinabè. Ces sacrifices consentis ont permis de facto l’organisation des élections présidentielle et législatives le 29 novembre 2015. En confiant le pouvoir aux uns et en plaçant les autres dans l’opposition, le peuple a cru que chacun jouerait véritablement son rôle pour défendre ses aspirations. Que constatons-nous à quelques jours de l’anniversaire de la résistance au putsch et à deux mois de celui de l’insurrection populaire ? Il est désolant de constater que le personnel politique au pouvoir comme dans l’opposition se détourne des problèmes réels du peuple et des idéaux qu’il a défendu lors de ces événements majeurs de notre histoire politique. Il semble oublier le message du peuple.
Burkinabè de toutes les couches sociales, Burkinabè d’ici et d’ailleurs, amis du Burkina,
En quelques mois, les Burkinabè ont été convaincus que l'esprit de l'insurrection populaire ainsi que la défense des acquis précieux de la Transition n’étaient pas la boussole de nombreux acteurs de la classe politique, surtout celle qui est aux affaires.
En rappel, après l'insurrection populaire, les dossiers des crimes de sang notamment ceux de Norbert ZONGO, de Thomas SANKARA, de DABO Boukary, ont été relancés et ont connu une évolution notable.
On s’interroge qu’après l’arrivée au pouvoir de ces nouveaux dirigeants, les nouvelles se raréfient sur les mises en accusation de Blaise COMPAORE devant la Haute cour de justice pour haute trahison et attentat à la Constitution et de tous les ministres du dernier gouvernement accusés d'assassinat et de coups et blessures volontaires. D'ailleurs, un long silence est constaté du côté de l’opposition politique également. Ce qui permet à la nouvelle Haute cour de justice formée par les députés de la majorité présidentielle et de l'opposition issus des dernières élections de se vautrer dans le silence. En plus, le dossier du putsch a connu un tripatouillage jamais égalé dans lequel sont vraisemblablement impliqués de hauts magistrats des hautes juridictions du pays. Tous ces dossiers sont au point mort depuis plusieurs mois.
A tout cela s'ajoutent les nombreuses libérations dites provisoires qui ne trompent plus quand à leur caractère bien organisé. Qu'en est-il de l'extradition de Blaise Compaoré et de la poursuite de François Compaoré, Alizeta « Gando » et autres attendues par l'ensemble du peuple afin que ces derniers répondent de leurs actes ? Sur ces points, visiblement des schémas sont mis en œuvre pour casser le mandat d'arrêt émis sous la Transition afin d'effectuer leur retour triomphal au pays, une sorte de revanche du clan déchu contre l'insurrection du peuple ; faits évidents au regard des va-et-vient officiels et officieux des dignitaires du régime actuel. On tente d’instrumentaliser le penchant au pardon de notre peuple pour perpétuer l’impunité d’un certain personnel politique au nom de la réconciliation nationale.
En plus des freins mis sur les dossiers de justice, un plan de remise en cause vise à vider le contenu du projet de la 5ème République, le code minier, la séparation des pouvoirs dans le but d'effacer tous les sillons tracés par le peuple. Ces actes de reculade sont synchronisés de tentatives grossières de liquidation des associations de la société civile par des accusations montées tous azimuts et distillées périodiquement pour détourner l'opinion du traitement des dossiers pendants. En 9 mois de séjour au pouvoir, le peuple attend toujours de voir ouvrir les procès pour la vérité et la justice concernant les crimes de sang et des crimes économiques.
Quant à l’éducation, le dérèglement du système d'enseignement est à son paroxysme marqué par une situation agonisante de toutes les universités publiques due à une gouvernance catastrophique (graves retards, manque de calendrier académique et de modèle d'évaluation...), tandis que la gestion et le devenir des importantes ressources minières restent opaques et ne profitent guère au peuple. Hélas, la réponse aux attentes réelles des Burkinabè tarde à venir.
Appel aux citoyens, vieux, vieilles, jeunes femmes, jeunes hommes et combattants épris de justice, peuple intègre du Faso,
Mobilisons-nous massivement pour la justice, la sauvegarde des acquis de l’insurrection populaire, pour la dignité retrouvée pendant les journées insurrectionnelles et durant la période de la Transition. Il y a un temps pour observer dans le silence et un temps pour agir. Le temps d’agir en unité d’action est arrivé pour la conquête d’une justice indépendante, pour la sauvegarde des acquis de l’insurrection, contre la TRAHISON du peuple. C’est pour cela que nous, organisations de la société civile, nous nous mettons en coalition baptisée « Dytaniè » (qui signifie l’hymne de la libération, hymne de la victoire) pour constituer un cadre d’unité d’action pour la défense de l’esprit de l’insurrection, c’est-à-dire la justice, la dignité, les acquis de l’insurrection populaire, le vrai changement, une gouvernance au service des intérêts et des aspirations du peuple.
La coalition appelle l'ensemble des citoyens à rester sur leurs gardes et à se déterminer pour :
• Une gouvernance au service des intérêts et des aspirations des masses populaires ;
• Le triomphe de l’esprit de l’insurrection et de la résistance au putsch ;
• La sauvegarde les acquis de l’insurrection populaire et le rejet des arrangements politiques contre les aspirations et intérêts des masses ;
• Une vraie instruction des dossiers judiciaires et leur jugement ainsi que le jugement des magistrats qui se sont rendus coupables de tripatouillages des dossiers judiciaires ;
• Le jugement des crimes économiques ;
• L'extradition de Blaise Compaoré afin qu'il réponde de ses actes concernant l'insurrection populaire et le dossier Thomas SANKARA dans lequel il est inculpé ;
• La suite de l'instruction devant la Haute cour de justice des dossiers de mise en accusation des ministres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré ayant pris part au projet de révision constitutionnelle ;
• Etc.
Notre coalition estime que le gouvernement est complice de l'enlisement de cette situation judiciaire ayant pourtant connu une évolution appréciable sous la Transition et assure qu'il en assumera l'entière responsabilité !
Camarades, le peuple a droit à la justice maintenant ! Cela explique la nécessité d'entamer la prochaine étape de lutte jusqu’à ce que justice soit rendue aux martyrs, à leurs familles et à tout le peuple burkinabè.
Par ailleurs, la coalition « dytaniè » interpelle les autorités actuelles à décliner leur position sans ambiguïté sur le règlement des dossiers judiciaires attendus instamment par le peuple. Faut-il rappeler que les Burkinabè se sont longuement battus sous le régime Compaoré pour leur élucidation !
Peuple du Burkina Faso, lève-toi comme un seul homme pour défendre la vérité, la justice, la dignité, les acquis de l’insurrection populaire.
Na an laara, An saara !
Pour la défense et le renforcement des idéaux de l’insurrection populaire, nous vaincrons !
Pour la coalition « Dytaniè »
Les organisations membres :
Le Balai Citoyen,
Le cadre 2heures pour nous 2heures pour l’Afrique,
La Ligue des panafricanistes,
La Génération Joseph Ki Zerbo,
La Génération Cheik Anta Diop,
Le Mouvement des Sans Voix (MSV),
Le Repère
N.B : le surtitre et le titre sont du site