Le 16 septembre 2015, le Conseil des ministres a été interrompu par l’ex-Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) qui a pris en otage le président de la Transition, Son Excellence Michel KAFANDO, et certains membres de son gouvernement dont l’ex-Premier Ministre Yacouba Isaac ZIDA.
Le lendemain 17 septembre 2015, à travers un communiqué lu à la télévision nationale, ces militaires annonçaient la dissolution des organes de la transition de même que la Constitution en proclamant la prise du pouvoir par le Conseil National de la Démocratie avec, à sa tête, le Général Gilbert DIENDERE.
Face à ce forfait qui constitue un grave recul démocratique, l’Unité d’Action Syndicale (UAS), conformément aux nobles combats des devanciers, a lancé un mot d’ordre de grève générale sur toute l’étendue du territoire national et ce, jusqu’à nouvel ordre. A travers cette grève générale, l’UAS réagissait contre le coup d’Etat qui n’était rien d’autre que la remise en cause de l’insurrection avec des risques de guerre civile réactionnaire.
Ce mot d’ordre a connu une forte adhésion des travailleurs avec pour conséquence la paralysie de tous les secteurs d’activités. Il a fortement contribué au succès de la résistance populaire organisée sur l’ensemble du territoire à travers des barricades et diverses manifestations conduites principalement par la jeunesse.
Par la suite, l’UAS a procédé à l’adaptation du mot d’ordre pour prendre en compte les soucis qu’éprouvaient les populations en matière de santé, d’approvisionnement en produits et d’accès aux banques. Puis, elle a procédé à la suspension du mot d’ordre le mercredi 23 septembre 2015 et à sa levée le 14 décembre 2015.
Dans le cadre de la commémoration de cette date historique, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) renouvelle :
- sa profonde compassion à toutes les familles des martyrs ;
- son souhait de courage et d’un prompt rétablissement à tous les blessés et leurs familles ;
- ses félicitations à l’ensemble des travailleurs, à la jeunesse populaire et à toutes les couches socio-professionnelles de notre pays ;
- ses félicitations aux éléments des forces de défense et de sécurité qui se sont associés à la résistance populaire ;
- sa sincère reconnaissance à tous ses partenaires qui, à travers le monde, l’ont soutenue et félicitée pour le noble combat mené pour la défense de la démocratie, de la liberté et pour le progrès social.
En ce premier anniversaire de la résistance populaire victorieuse qui a abouti à la salutaire dissolution du RSP, l’UAS dénonce la lenteur et les tergiversations dans le traitement de ce dossier, de même que de celui des martyrs de l’insurrection populaire. Elle interpelle les autorités sur la nécessité de faire la lumière sur ce coup d’Etat, sur le dossier des martyrs de l’insurrection populaire, de juger les auteurs, les commanditaires et complices des crimes commis à ces occasions.
L’UAS réaffirme sa volonté de lutter contre les velléités de poursuite de la culture de l’impunité qui a provoqué un tort incommensurable au peuple burkinabè.
Dans un contexte national difficile marqué par une remise en cause des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance victorieuse au coup d’Etat, l’UAS appelle les militants et militantes à renforcer leurs structures, à se mobiliser pour faire face aux défis énormes qui se posent à nous. En effet, la non mise en œuvre de nombreux engagements du gouvernement, les violations des libertés démocratiques et syndicales, les tentatives de soustraire les auteurs de crimes de sang et de crimes économiques, de pillage du foncier urbain et rural, les crises liées à la mise en place des exécutifs municipaux, les nominations de complaisance, la situation lamentable des systèmes de santé et d’éducation, les mesures impopulaires prises récemment par les autorités nous interpellent.
L’UAS renouvelle son soutien aux luttes que mènent des syndicats et des organisations socio-professionnelles autour de leurs droits sociaux. Elle exige :
- la vérité et la justice pour les martyrs de l’insurrection et leurs familles ;
- la mise en œuvre correcte des engagements de la rencontre gouvernement/syndicats de septembre 2015 ;
- la vérité et la justice sur les crimes économiques et de sang ;
- la prise de mesures sérieuses de lutte contre la vie chère ;
- la prise de mesures sérieuses pour la protection, la sauvegarde et la promotion des libertés démocratiques, syndicales et politiques ;
- l’examen diligent des préoccupations objet des luttes des différents syndicats, des coordinations d’organisations de la société civile, des CCVC aux niveaux national et régional l’arrêt des tentatives de démantèlement du Laboratoire National de Santé Publique ;
- le respect des décisions de justice.
Dans ce sens, elle invite l’ensemble des militant(e)s, des travailleuses et travailleurs des différents secteurs :
- à prendre activement part à toutes les activités programmées par la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) dans le cadre de la défense et de l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance populaire et héroïque du 16 septembre 2015 ;
- à préparer les rencontres d’information et de mobilisation que l’UAS a entreprises depuis juillet 2016 et dont les dates seront précisées ultérieurement.
Vive l’insurrection Populaire des 30 et 31 octobre 2014 !
Vive la résistance populaire et héroïque du 16 septembre 2015 !
Vive la solidarité entre les peuples !
Vive l’Unité d’Action Syndicale (UAS) !
Ont signé :
Pour les centrales syndicales :
CGT-B
Bassolma BAZIE
Secrétaire Général
CNTB
Augustin Blaise HIEN
Secrétaire Général
CSB
Olivier G. OUEDRAOGO
Secrétaire Général
FO/UNS
El Hadj Inoussa NANA
Secrétaire Général
ONSL
Paul N. KABORE
Secrétaire Général
USTB
Georges Yamba KOANDA
Secrétaire Général
Pour les syndicats autonomes :
Le Président de Mois
Siriki DRAME
Secrétaire Général/ SYNATIC
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