La Coordination de la caravane de la solidarité (COCASO) a organisé, un panel sur la restauration de l’autorité de l’Etat, la problématique de l’insécurité et le phénomène des Kogl-weogo, le mardi 6 septembre 2016 à Ouagadougou.
L’insécurité va grandissant au pays des Hommes intègres . C’est le constat de la Coordination de la caravane de la solidarité (COCASO) lors d’un panel qu’elle a organisé, le mardi 6 septembre 2016, à Ouagadougou. A en croire le président du COCASO, Jean-Noël Bonkoungou, l’attaque récente survenue à Markoye relance le problème de l’insécurité au Burkina Faso. Pourtant, a-t-il laissé entendre, la sécurité revêt une importance capitale pour un pays, car son développement en dépend. Et d’ajouter que l’insécurité est un obstacle à l’instauration de la paix et de la concorde. De l’avis de M. Bonkoungou, il est urgent de se pencher sur la question en vue de dégager des pistes de solutions. « Nous sommes arrivés à un niveau d’insécurité où il faut obligatoirement que les spécialistes se réunissent afin de trouver des solutions réelles au problème », a-t-il estimé. L’organisation de cette conférence publique vise donc, a-t-il expliqué, à offrir un cadre d’échanges aux acteurs en vue d’un partage d’expériences. Il voit en cela un moyen pour son association d’apporter sa contribution au développement du Burkina Faso. A l’écouter, des thématiques importantes telles que l’autorité légitime des populations à se défendre, le cas des groupes d’auto-défense Kogl-weogo et le défi sécuritaire auquel fait face le Burkina Faso seront exposés par les panélistes. Il a, par ailleurs, mentionné que les conclusions des échanges seront transmises aux autorités compétentes pour une meilleure gestion de la question sécuritaire. Abordant la question des Kogl-weogo, le secrétaire général de la Convergence patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP), Dr Evariste Yogo a appelé les uns et les autres à dépassionner le débat et à réfléchir à un accompagnement de ces initiatives privées. Selon lui, l’Etat seul ne peut pas assurer la sécurité des populations. Au contraire, a-t-il fait observer, le fait de voir des citoyens s’organiser pour assurer leur propre sécurité est l’expression d’une grande citoyenneté. «C’est une bonne chose, à la seule condition de les recadrer afin qu’il n’y ait plus de dérives», a-t-il suggéré. Il a affirmé, par ailleurs, que les forces de défense et de sécurité burkinabè basées dans les zones frontalières ont plus ou moins une méconnaissance du terrain. «Nous proposons donc à l’Etat de recruter sur place et de former des jeunes issus des régions victimes d’attaques terroristes. Ils sont les mieux placés pour défendre des zones qu’ils connaissent très bien», a conclu M. Yogo.
Nadège YAMEOGO