Le Premier ministre, Paul Kaba Thièba, a rouvert, le mardi 6 septembre 2016 à Ouagadougou, les négociations entre les organisations syndicales de l’enseignement supérieur et l’exécutif burkinabè.
Les négociations entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ont repris, hier mardi 6 septembre 2016, à Ouagadougou, après deux mois de suspension. Les pourparlers de mai-juin dernier avaient abouti à la signature d’un accord pour le relèvement des indemnités et des indices des enseignants. Les deux parties avaient alors convenu de réserver un certain nombre de points pour les rencontres ultérieures. Ceux-ci concernent, entre autres, les actes universitaires, les primes de recherche de l’enseignement, les voyages d’étude, la réquisition des enseignants, a dit le ministre Filiga Michel Sawadogo, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Innovations. Cependant, la question centrale, selon lui, reste la résorption des retards qui ont cours dans les universités publiques. « Il faut que les années universitaires puissent commencer en octobre et se terminer en juin-juillet. C’est vraiment le minimum qu’on puisse faire dans la recherche de la qualité et de la pertinence du système éducatif burkinabè au niveau du supérieur », a soutenu Filiga Michel Sawadogo. Pour le secrétaire général du Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs (SYNADEC), Boubié Gliel, les retards relèvent de la gouvernance universitaire. Pour sortir de cette situation, le syndicat a dit avoir proposé un ensemble de mesures, dont la mise en place d'un plan de développement des infrastructures. « Si les mécanismes sont bien mis en œuvre, nous espérons que nous sortirons de ce goulot d'étranglement », a-t-il signifié.
Sauver l’université burkinabè
Le chef du gouvernement, Paul Kaba Thièba, a déploré le fait que, depuis des décennies, l’enseignement supérieur soit négligé au « pays des Hommes intègres ». « C’est un drame national que nous n’ayons pas d’ambitions en matière de formation professionnelle et d’éducation. (…) C’est l’avenir du pays qui se joue ainsi, dans le silence coupable de tous », s’est-il indigné.
Pour le Premier ministre, il est temps de changer la donne. D’ores et déjà, il s’est réjoui de la signature d’une convention entrant dans le cadre du Traité d’amitié et de coopération (TAC) avec la Côte d’Ivoire, pour l’envoi d’un contingent de jeunes bacheliers à l’institut polytechnique de Yamoussoukro, pour des formations en ingénierie des travaux et de conception. Paul Kaba Thièba a aussi annoncé la création à l’Université Ouaga I Pr Joseph-Ki-Zerbo, d’un cycle de préparation pour l’admission dans les écoles polytechniques européennes pour la rentrée prochaine. « Il nous faut des systèmes de grandes écoles pour former des scientifiques de haut niveau. C’est un enjeu vital », a-t-il indiqué. A cet effet, le gouvernement envisage de faire revivre les cycles scientifiques, menacés de disparition au secondaire. Le chef de l’exécutif burkinabè a salué la reprise du dialogue entre le département en charge de l’enseignement supérieur et ses partenaires sociaux. Selon lui, l’université constitue un dispositif stratégique de développement qu’il y a lieu de « sauver ». « C’est dans le dialogue que l’on réussira à aplanir les difficultés en trouvant les solutions aux maux qui minent l’université burkinabè », a émis le Premier ministre.
Djakaridia SIRIBIE
Roseline SOMA
(Stagiaire)