Dans un rapport publié ce mardi, l'International Crisis Group (ICG) appelle à préserver le modèle de tolérance religieuse au Burkina, neuf mois après les attentats de Ouagadougou qui ont fait 30 morts. Solide jusqu'ici, il commence toutefois à s'éroder, prévient l'ONG.
C’est un rapport qui va faire jaser dans un pays où la question religieuse reste largement taboue et absente du débat public. En effet, l’ICG jette un pavé dans la marre en publiant ce mardi un rapport intitulé « Burkina Faso : Préserver l’équilibre religieux ». Le document de 41 pages, compilation d’une centaine d’entretiens réalisés entre janvier et avril derniers avec des personnalités politiques, religieuses ainsi que des universitaires et des journalistes, fait un bilan du pluralisme religieux burkinabè dans un tourbillon de radicalisme en Afrique de l’ouest.
Ce rapport tire la sonnette d’alarme, car selon l’ICG, en dépit de sa solidité, le modèle burkinabè de coexistence religieuse connaît des tiraillements et subit de plus en plus d’influences, notamment de la part d’un islam rigoriste « importé » des pays du Golfe.
Un modèle de coexistence pacifique solide
En 2013 par exemple, le pays a accueilli 425 prédicateurs étrangers, dont certains sont connus pour leur discours radicalisant, selon les données fournies par le ministère en charge de la Sécurité. Il faut dire que la montée du radicalisme religieux dans le Sahel, avec l’occupation du nord malien en 2012 par des groupes islamistes et la résurgence de la secte islamiste Boko Haram au Nigeria, constitue un réel challenge.
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