Attirer l’attention de tous sur la situation économique, politique et sociale du Burkina Faso, tel était l’objectif de la conférence de presse animée par le Cadre d’expression démocratique (CED) le vendredi 2 septembre 2016 à Ouagadougou. Ce face-à-face avec les journalistes était animé par le coordonnateur national du CED, Pascal Zaïda, qui, sans langue de bois, a tenu à dire certaines « vérités ».
S’il est une personne qui est connue pour son franc parler et ses critiques farouches, c’est bien Pascal Zaïda du Mouvement populaire des Jeunes (MPJ). Vivement déterminé, cet acteur de la société civile n’a, en effet, pas mâché ses mots au cours de la conférence de presse qu’il a animée au nom des organisations membres du cadre d’expression démocratique (le Mouvement sauvons ma patrie, et Jeunesse consciente solidaire par exemple).
Au cours donc de la matinée du vendredi 2 septembre 2016 à Ouagadougou, le coordonnateur national du CED est revenu sur la situation nationale de notre pays, précisément sur l’économie qu’il qualifie de «sérieux problème.»
La raison de cela, de son avis, est très simple : «Avec la menace terroriste et les droits de l’homme qui sont bafoués depuis quelque temps dans notre pays, convenons ensemble qu’il y a un réel danger quant à un quelconque investissement étranger.» Résultat : « Les bailleurs de fonds sont en train de fuir le Burkina Faso », nous a-t-il fait comprendre.
Revenant ainsi sur les propos du président de l’Assemblée nationale sur la Banque mondiale et le Fond monétaire international (FMI), il a déclaré : « Si Salifou Diallo s’est montré aussi nerveux vis-à-vis de ces institutions, c’est simplement parce qu’il était déjà informé de leur position ». Poursuivant dans son argumentaire, il a ajouté que ces deux structures ont posé des conditions à leur appui au Burkina Faso, une situation qui, selon lui, pourrait compromettre la table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du PNDES (Plan national de développement économique et social).
A la question d’un journaliste de savoir si les nouvelles taxes (bière, jeux de hasard, véhicules de tourisme et taxe foncière) pourraient permettre de relever l’économie nationale, le coordonnateur a donné une réponse négative. «Comment rattraper un trou de 300 milliards au niveau des communes avec 8 milliards ? » s’est-il demandé.
Autre point abordé, la réconciliation nationale avec tous les acteurs. Là-dessus, il faut dire que l’orateur a plaidé pour la libération des détenus politiques ainsi que pour le retour des exilés. « Au-delà des divergences, nous sommes tous des Burkinabè et nous voulons tous le bien de la patrie. Il faut que nous puissions nous dire ce qui ne va pas », a-t-il expliqué.
Et qu’est-ce-qui ne va pas ? A cette question, le conférencier a répondu en prenant l’exemple du coup d’État manqué du 16 septembre 2015. Tout en qualifiant certaines procédures de contraires au droit, Pascal Zaïda a avoué ne pas comprendre l’immixtion du politique dans d’autres cas. Pour leur part, il compte entreprendre des activités avec l’ensemble des acteurs pour une véritable réconciliation au Pays des hommes intègres.
Zalissa Soré