Eriger un mausolée pour Thomas Sankara au ‘’Conseil de l’Entente’’: «trop restrictif», selon Ibriga

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Publié le mardi 30 aout 2016 | AIB

© aOuaga.com par Séni Dabo
Gestion de la Transition et des parcelles de Ouaga 2000 : l`ASCE publie les résultats de ses investigations
Vendredi 22 avril 2016. Ouagadougou. L`Autorité supérieure de contrôle d`Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a animé une conférence de presse pour présenter les résultats de ses investigations de la Transition et de la gestion des parcelles à Ouaga 2000 par la Société nationale d`aménagement de terrains urbains (SONATUR). Photo : Luc Marius Ibriga, contrôleur général d`Etat

Ouagadougou - L’idée d’ériger un mausolée en l’honneur du capitaine Thomas Sankara est bonne, mais le choix du ‘’Conseil de l’Entente’’ est «trop restrictive», selon le Pr Luc Marius Ibriga qui estime qu’en plus du Père de la Révolution burkinabè, plusieurs autres personnes ont été «torturées et assassinées» en ces lieux.

«En plus du président Sankara, le ‘’Conseil de l’Entente’’ est tristement célèbre pour avoir été un lieu de tortures et d’assassinats de personnes. Cela veut dire que si l’on devait ériger quelque chose là-bas, cette chose devrait être pour tous ceux qui ont perdu la vie au ‘’Conseil de l’Entente’’. Sinon ça serait trop restrictif», a affirmé dimanche soir, le contrôleur général d’Etat Luc Marius Ibriga.

L’ex leader de la société civile, par ailleurs, enseignant de droit, s’exprimait sur la télévision nationale du Burkina, à l’occasion du premier numéro de l’émission ‘’Sur la brèche», en particulier sur l’idée de construction d’un mémorial pour Sankara, émise jeudi par un groupe pluridisciplinaire.

Le Conseil de l’Entente (CE) désigne ici, des infrastructures que le Burkina Faso a réalisées dans le cadre d’un sommet de l’organisation ouest-africaine à Ouagadougou. Il a été tour à tour occupé par le défunt Conseil national de la révolution et par une partie de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

«Qu’on érige le monument quelque part pour la mémoire du président Sankara, oui. Mais au CE, je dis non, parce que le CE n’est pas en ce qui me concerne, le lieu où la mémoire s’arrête à celle (uniquement) du président Sankara», a ajouté M. Ibriga.

D’après lui, vu que le président Sankara a déjà été élevé au rang de héros national, son mausolée devrait être érigé au Monument des Héros nationaux (situé dans le quartier huppé de Ouaga 2000), «pour que tout visiteur qui vient au Burkina Faso, y dépose une gerbe de fleur en mémoire de nos Héros nationaux».

Le choix du site du Monument des Héros nationaux éviterait selon Luc Marius Ibriga, «d’aller vers une démarche qui pourrait diviser et faire en sorte que l’on dise, que ce sont les pro sankaristes qui ont fait leur mausolée».

Le président Thomas Sankara et douze de ses compagnons, ont été tués le 15 octobre 1987 au CE lors du coup d’Etat qui porta l’ex président Blaise Compaoré au pouvoir.

Après la chute du président Compaoré en fin octobre 2014, le dossier qui n’avait connu aucune avancée, a été confié au Tribunal militaire qui a promis de juger l’affaire d’ici à la fin de l’année 2016.

Agence d’Information du Burkina

taa/ak