Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, s’est rendu, le 28 août 2016 sur les zones inondables ou à risques dans la commune de Bobo-Dioulasso. Accompagné par le chef de département de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure Zongo, il s’est ainsi imprégné de l’état des infrastructures de canalisation de la ville.
Le secteur n°17 (ex-quartier Sarfalao) dans l’arrondissement n°5 de la commune de Bobo-Dioulasso est victime à chaque saison pluvieuse, d’inondation. Les eaux envahissent les habitations et la clôture du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) situé à l’ex-permanence CDR, est sur le point de céder à cause d’un canal qui la côtoie. Le secteur n°17 est logé dans une zone marécageuse, et le lotissement opéré en 1986 à travers le programme populaire de développement n’a pas tenu compte de cette réalité. Les parcelles se sont alors retrouvées dans les rigoles ou voisines des cours d’eau, causant des problèmes d’accessibilité. Selon les services de la commune, des études ont été faites et la somme de plus de 5 milliards de F CFA est nécessaire pour résoudre les problèmes d’inondation que connait ce quartier. Il est prévu dans cette étude, de déplacer et de dédommager des familles. Pour le moment, la commune manque de moyens pour mettre en œuvre cette étude. Le problème de ruissellement des eaux de pluie est aussi criant aux secteurs n°30 et 23 de Bobo-Dioulasso, dans l’arrondissement n°2. Là, les eaux ont drainé le sable sur le goudron, rendant la circulation difficile à ce niveau faute de canalisation. Ce secteur connaît des inondations causées par des eaux dont la plus grande partie provient de Bobo 2010, ou de la zone SONATUR. Ces quartiers aménagés en amont voient leurs eaux se déverser aux secteurs n°30 et 23 qui se trouvent en aval. D’autres secteurs comme le n°22 ou le n°21 font également face à des inondations à chaque saison pluvieuse.
Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Maurice Dieudonné Bonanet et sa collègue de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille, Laure Zongo, se sont rendu, le 28 août 2016, sur ces différentes zones à risques. Sur chaque site, la population s’est spontanément mobilisée pour expliquer aux deux ministres leur calvaire. « Cela fait plus de 30 ans que nous sommes dans ce quartier. A chaque saison de pluie, nous sommes victimes d’inondation et jusqu’à présent rien n’a changé », crie furieux, Sansan Kam, un habitant du secteur n°17. Amadou Sirima, un habitant du secteur n°22 ajoute : « Quand il pleut, nous ne pouvons pas circuler dans le quartier et nous avons des difficultés pour sortir ou rentrer dans nos maisons». La tension entre le ministre Dieudonné Bonanet et la population a été vive au secteur n°21, où les inondations sont monnaie courante. « Les eaux ont été déviées de leur cours normal et nous n’arrivons pas à dormir quand il pleut », tempête Ousmane Karantao. « Nous nous sommes déplacés pour faire de nous-mêmes le constat. Nous allons faire le point afin que des mesures urgentes soient prises pour qu’ensemble, on trouve des solutions définitives à ces préoccupations », a répondu le ministre Bonanet. Pour lui, Bobo-Dioulasso a un relief favorable à l’écoulement des eaux de pluie. La ville dispose également d’un réseau de canalisation important, mais le problème, a-t-il dit, reste l’action de l’homme. «Toutes les canalisations sont bouchées par les ordures et les immondices diverses. Elles sont aussi bouchées par les constructions sur les caniveaux. Le gouvernement jouera sa partition, mais le plus gros travail revient à la population. Il faut une mobilisation générale pour le curage et l’entretien des canalisations», a suggéré le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Pour le directeur des services techniques municipaux, Pamphile Nignan, les problèmes d’inondations à Bobo-Dioulasso sont dus au mauvais entretien des caniveaux. Il préconise de les déboucher et de déguerpir les constructions sur les emprises des caniveaux. Le maire de l’arrondissement n°6, Hermann Sirima, a promis de jouer sa partition en communicant beaucoup plus avec la population. Il pense qu’ainsi, celle-ci sera beaucoup plus responsable et s’investira dans l’entretien des infrastructures d’évacuation des eaux, afin d’éviter des inondations qui, pour le moment, n’ont pas fait de dégâts importants dans la ville de Sya.
Adaman DRABO